Anne Le Goff
Anne Le Goff est philosophe, enseignante-chercheuse en études des sciences et des technologies et en bioéthique à l'Institut Sup'Biotech à Paris. Elle était auparavant chercheuse à l'Université de Californie à Los Angeles jusqu’en 2024.
Ses recherches portent sur des problèmes à l’intersection des biotechnologies, de la biologie contemporaine et de l’éthique. S’intéressant en particulier aux recherches sur les cellules souches et sur la lignée germinale, Anne examine la manière dont ces domaines en rapide évolution remettent en question nos concepts et normes du vivant et de la reproduction. Ses recherches analysent les conceptions de nouveaux bioartefacts tels que les gamètes et les embryons obtenus in vitro, conceptions qui sont façonnées à la fois par les avancées technoscientifiques et les débats et pratiques sociétaux.
L'approche philosophique d'Anne est ancrée dans une démarche empirique et qualitative. S’inscrivant au carrefour de la philosophie, de la bioéthique et des biotechnologies émergentes, ses travaux s’attachent à favoriser un dialogue interdisciplinaire et une approche démocratique des biotechnologies.
En septembre 2024, elle rejoint l'IEA de Paris dans le cadre du programme FIAS - French Institutes for Advanced Study - cofinancé par le programme cadre Horizon 2020 de l'Union européenne - Grant Agreement Marie Skłodowska-Curie n° 945408. Sa résidence de recherche bénéficie également d'un financement national dans le cadre du LABEX RFIEA+ (convention ANR-11-LABX-0027-01).
Sujets de recherche
Biotechnologies, bioéthique, naturalisme, animalité, reproduction et éthique intergénérationnelle
Même biotechnologie, défis différents : éthique mondiale de la gamétogenèse in vitro
Ce projet de recherche se concentre sur les questions éthiques soulevées par la biotechnologie émergente de la gamétogenèse in vitro (GIV). La gamétogenèse in vitro implique la production d'ovules et de spermatozoïdes en dehors du corps à partir des cellules de la peau d'un individu en utilisant des techniques de cellules souches. Outre ses promesses pour la recherche fondamentale, la GIV représente une révolution potentielle dans le domaine de la reproduction assistée. En tant que telle, elle constitue un excellent cas pour étudier comment les nouvelles biotechnologies reproductives peuvent profondément modifier les définitions de la vie, de la transmission, de la parentalité et de la filiation.
En utilisant des outils complémentaires tels que l'analyse conceptuelle, l'enquête empirique et la collaboration interdisciplinaire avec des spécialistes des sciences de la vie, ce projet examine la manière dont la GIV remodèle les concepts et les normes relatifs à la vie reproductive humaine et non humaine.
En outre, une biotechnologie telle que la GIV soulève un paradoxe majeur : d'une part, la science des cellules souches qui la sous-tend est largement normalisée au niveau mondial ; d'autre part, en tant qu'objet de réglementation, de droit et de perception publique, elle est très spécifique aux contextes nationaux et culturels, et doit être considérée de manière transnationale. Ce projet adopte une approche comparative de la GIV, entre les États-Unis et la France, afin d'identifier et d'analyser les différents défis éthiques qu'elle pose. Cette recherche répond aux appels à une réflexion critique renouvelée sur les interventions scientifiques sur la vie et la reproduction humaines et non humaines, afin de relever les défis de gouvernance aux niveaux national et mondial.
Publications clés
Le Goff, Anne, L’animal humain, Vrin, coll. « La vie morale », 2020, 232 p.
Le Goff, Anne, Allard, Patrick, Landecker, Hannah, “Heritable Changeability: Epimutation and the Legacy of Negative Definition in Epigenetic Concepts,” Studies in History and Philosophy of Science, vol. 86, 2021, pp. 35-46.
Le Goff, Anne, Jeffries Hein, Robbin, Hart, Ariel N., Roberson, Isaias, Landecker, Hannah L., “Anticipating in vitro gametogenesis: Hopes and concerns for IVG among diverse stakeholders,” Stem Cell Reports, vol. 19, no. 7, July 2024 (forthcoming).
Intervention d'Anne Le Goff, chercheuse-résidente 2024-2025 de l'IEA de Paris, lors du colloque "Traversées et résonances du vivant" de l'Université catholique de Lille Colloque co-organisé par Anne Le Goff, SupBiotech Institute, résidente 2024-2025 de l'IEA de Paris |
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