Wildmord au Kilimandjaro et la remise en cause de l'autorité coloniale

Intervention de Silvio Marcus de Souza Correa dans le cadre du colloque international « Paradigmes de l’autorité »

Il s’agit d'une polémique qui débuta avec la proposition radicale du lauréat du prix Nobel de médicine (1905), Dr. Robert Koch, pour combattre la maladie du sommeil en Afrique. Selon Koch, plusieurs animaux sauvages étaient porteurs de zoonoses dont le danger pour l’élevage du bétail dans la colonie allemande. Il ne resta comme remède que de tous les abattre. À cheval sur l’autorité scientifique de Roberto Koch le gouverneur de l’Afrique orientale allemande, Albrecht von Rechenberg, a donné l’ordre de tuer des milliers d’animaux sauvages. Mais l’autorité scientifique de Koch et celle politique de Dernburg sont mises en cause par d’autres autorités scientifiques et politiques en Allemagne et en Afrique. La mise en cause de l’autorité – de R. Koch et A. von Rechenberg – permet de retracer la construction d’une critique déjà sensible à la protection de la vie sauvage. En général, l’approche sur le système coloniale en tant qu’un ensemble cohérent d’actions de domination sur l’Autre ne prend pas en compte les divergences parmi les représentants de l’administration coloniale, les scientifiques, les commerçants, colons et d’autres engagés dans l’entreprise coloniale. La mise en cause de l’autorité de R. Koch et A. von Rechenberg est un exemple d'une autre vision du colonialisme qui ouvra la voie pour une réforme qui n'aboutira pas puisque les Allemands n'auront plus de colonies en Afrique au lendemain de la Grande Guerre.

Programme du vendredi matin, 31 janvier 2014

Etudes coloniales et postcoloniales I

Président : Philip Whyte, Professeur des Universités. Spécialité : littérature et théories postcoloniales (Afrique de l'Ouest).