Pushpa Arabindoo
Pushpa Arabindoo est maître de conférences en géographie et en urbanisme au University College de Londres (UCL). Sa formation interdisciplinaire comprend les domaines de l’architecture et de la planification urbaine ainsi que la géographie et l'urbanisme. Elle a également enseigné à l'Université Paris Diderot et à l'Université d'Amsterdam dans le cadre des programmes d'échange des enseignants Erasmus. Elle est codirectrice du UCL Urban Laboratory et coéditrice du City Journal. Elle travaille actuellement à une monographie sur Chennai, l'ethnographie urbaine d'une ville qui lui permet d'aborder aussi les concepts théoriques touchant aux problématiques des pays du Sud.
Sujets de recherche
Discours sur l'urbanisme dans les pays du Sud (en particulier en Inde) ; idées écologiques dans le contexte urbain ; urbanisation des eaux et de la nature ; politique des activités militantes de la classe moyenne ; évincement des bidonvilles, réinstallation et droit à la ville.
Écrire la ville (inconnue) : Théorisations ethnographiques du fait urbain
Il existe actuellement dans la recherche anglophone en études urbaines un fort intérêt pour les théorisations de l’urbain d’Henri Lefebvre, qui s’oppose souvent involontairement aux efforts parallèles de postcolonialisation du discours et leur vaste programme de théorisation à partir du Sud. Mon projet de recherche vise à élargir le champ de la réflexion critique menée dans ma monographie, The unknown city: Excavating Chennai from Madras, afin de tenter de réduire les tensions entre ces deux approches. Dans cette entreprise inconfortable constituant à resituer Lefebvre sous les tropiques, j’emploierai la tactique de la "théorisation ethnographique" pour tirer de ma monographie deux concepts thématiques principaux qui ont des implications pour la théorisation du fait urbain : 1. La question de l'échelle, et 2. La contradiction de l'État. Je préconise d'aborder la "question de l'échelle" sous l'angle d’une ré-imagination spatiale de l'arrière-pays (hinterland), remettant en cause notre compréhension traditionnelle de l'urbanisation de la périphérie. Mon ethnographie des transformations urbaines de Chennai révèle ensuite la nécessité d’une meilleure théorisation de l’Etat face aux logiques socio-capitalistes paradoxales d’un développement mené par l’Etat. Par ailleurs, en abordant la monographie sur Chennai comme la « biographie d’un conjoncture » (Davis 2006), je tenterai d’explorer les défis heuristiques de l’« écriture de la ville ». Plus qu'un simple exercice de méthodologie, il s’agit d’une tentative de réduire l’écart naissant entre les formes de théorisations particularistes et planétaires, afin d’en tirer des analyses urbaines globales plus pertinentes. Reconnaissant que la façon dont on écrit une ville dépend d’où on l’écrit (notamment de la langue utilisée), je compte travailler avec des chercheurs français en études urbaines, non seulement pour déjouer la domination anglophone dans ce débat, mais aussi pour promouvoir un « langage transurbain de l’urbanisation » (Simone et Bourdreau 2009).
Atelier d'étude organisé par P. Arabindoo (résidente 2018-2019 de l'IEA de Paris), L. Kennedy (CNRS, CEIAS, EHESS), M.-H. Zérah (IRD, CESSMA, Centre for Policy Research, Delhi) et A. Dewaele (CEIAS, EHESS) Atelier de formation doctorale organisé par P. Arabindoo (résidente 2018-2019 de l'IEA de Paris), A. Tadie (Paris-Sorbonne) et S. Thornton (Paris Diderot) Communication de P. Arabindoo, résidente 2018-2019 de l'IEA de Paris Communication de P. Arabindoo, résidente 2018-2019 de l'IEA de Paris Pushpa Arabindoo présente son projet de recherche à l'occasion du séminaire interne hebdomadaire |
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Projet de recherche : Écrire la ville (inconnue) : Théorisations ethnographiques du fait urbain |