Alan James
Alan James occupe un poste de Reader en histoire internationale au département des études sur la guerre du King's College de Londres, où il est actuellement chef adjoint du département et responsable du recrutement académique. Il est historien de la guerre navale du début de l'ère moderne et s'intéresse plus particulièrement à la France et à l'impact de la puissance maritime sur l'État du XVIe au XVIIIe siècle. Directeur de longue date du programme de Master en "histoire de la guerre" à King's, ses intérêts de recherche et d'enseignement s'étendent à de nombreux aspects de la guerre et de l'impérialisme. Son dernier projet a résulté en un volume coédité, Religion and War from Antiquity to Early Modernity (Bloomsbury, à paraître en 2022).
En septembre 2022, il rejoint l'IEA de Paris dans le cadre du programme FIAS - French Institutes for Advanced Study - cofinancé par le programme cadre Horizon 2020 de l'Union européenne - Grant Agreement Marie Skłodowska-Curie n° 945408. Sa résidence de recherche bénéficie également d'un financement national dans le cadre du LABEX RFIEA+ (convention ANR-11-LABX-0027-01).
Sujets de recherche
Guerre de la renaissance ; histoire navale ; état prérévolutionnaire en France ; impérialisme ; histoire du système international ; histoire des sciences
La nature de la guerre : réévaluer la relation historique entre science et guerre
Comme le conflit en Ukraine nous l'a rappelé avec force, la guerre reste l'une des plus grandes menaces pour la société. Pourtant, jamais auparavant il n'y a eu autant d'incertitude quant à la nature de la guerre, au type d'ennemi susceptible d'apparaître ou à la manière dont la prochaine guerre serait menée. Les innovations technologiques rendent difficile une définition claire et précise des frontières de la guerre. Parallèlement, les acteurs de la guerre évoluent aussi : la formation de groupes urbains à grande échelle, le développement de crimes organisés et l'augmentation des attaques terroristes alimentées par l'extrémisme religieux ou politique, montrent que la guerre est aussi le fait d'acteurs isolés ou de réseaux non étatiques peu structurés disposant d'armes simples et rudimentaires. Les questions qui se posent alors ne sont pas seulement techniques. Elles sont également conceptuelles.
S'appuyant sur d'importants travaux en histoire impériale et navale, ce projet abordera l'influence des développements scientifiques et technologiques sur notre compréhension de la guerre moderne, de ses origines médiévales à aujourd'hui. Il remettra en question l'hypothèse commune selon laquelle le caractère changeant de la guerre est déterminé par les moyens physiques par lesquels elle peut être menée. Il s'agira plutôt de considérer la guerre comme une activité culturelle qui s'est intensifiée au fil du temps, au même rythme que les avancées scientifiques, car elles sont toutes deux le reflet, ou le produit, de la manière dont nous donnons un sens au monde naturel. L'objectif du projet est d'explorer cette relation et de soulever certains des défis ontologiques et épistémologiques insolubles dans l'étude de la guerre qui peuvent affecter la façon dont nous pourrons répondre aux enjeux de notre futur incertain.
Publications clés
J.D. Davies, Alan James and Gijs Rommelse, eds, Ideologies of Western Naval Power, c.1500-1815 (Abingdon: Routledge, 2020), pp.vii+337. ISBN: 978-0-367-32128-4
Alan James, Carlos Alfaro Zaforteza and Malcolm Murfett, European Navies and the Conduct of War (Abingdon: Routledge, 2019), pp.ix+302. ISBN: 978-0-415-67891-9
Alan James, ‘Rethinking the Peace of Westphalia: Toward a Theory of Early Modern Warfare’, pp. 107-126, in Jonathan Davies, ed, Aspects of Violence in Renaissance Europe (Ashgate, 2013), pp.107-126.
Journée d'étude organisée par Alan James, historien au King's College de Londres, chercheur-résident 2022-2023 de l'IEA Paris. Intervention d'Alan James, chercheur-résident 2022-2023 de l'IEA de Paris dans le cadre des Jeudis de l’Institut historique allemand |
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