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Un texte de Bergson sur Kant. Présentation

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Bianco, Giuseppe, « Présentation du texte de Bergson », dans Annales bergsoniennes, vol. VII (Bergson, l'Allemagne, la guerre de 1914), 2014, p.13-18.

Présentation du volume

Ce septième volume des Annales bergsoniennes, qui paraît dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, ne constitue pas seulement une contribution à une commémoration, mais offre aussi l’occasion d’un effort historique et philosophique de synthèse et de contextualisation du rôle de Bergson pendant cette période. En effet, le philosophe fut à la fois un témoin et, dans une certaine mesure, un acteur de ce conflit. Le statut exact des discours de guerre, l’émergence lente et progressive de la distinction entre clos et ouvert – qui ne prendra son sens définitif que dans Les Deux Sources de la morale et de la religion –, le destin ultérieur du bergsonisme – tant dans son élaboration interne que dans sa diffusion après 1918 et jusqu’à nous – sont, parmi d’autres, les enjeux auxquels un tel livre se devait de se confronter directement.
Toutefois, le cas de Bergson interdit de séparer, d’une part, la relation qui fut la sienne à la Première Guerre mondiale, et, d’autre part, sa relation à l’Allemagne, à la philosophie et à la culture allemande en général. Les deux aspects sont étroitement liés, c’est pourquoi le présent volume contient – outre un dossier inédit «? Bergson et la guerre de 1914?» – la première traduction en français de quatre contributions majeures de philosophes, biologistes et sociologues allemands face à la réception du bergsonisme en Europe (Driesch, Scheler, Simmel et Horkheimer), ainsi que la réédition d’une recension consacrée à un ouvrage sur Kant par le jeune Bergson.

Présentation du volume sur le site de l'éditeur

Extrait de la « Présentation du texte de Bergson » de Guiseppe Bianco

Dans son Journal, Charles Du Bos affirme que Bergson lui avait, unjour, confié que « Kant n'avait jamais exercé un très grand ascendant sur son esprit ». Isaac Benrubi le confirme: l'ambition du jeune philosopheétait de « réagir énergiquement contre le kantisme régnant ». Jean de laHarpe ajoute enfin que cette antipathie était telle que les amis de Bergsonà l'École normale l'appelaient l'«anti-kantien ». Autour de 1880, le kan-tisme ne «régnait» peut-être pas, mais certainement Émile Boutrouxet, surtout, Alphonse Darlu et Jules Lachelier lui donnaient beaucoupd'importance, d'une part comme arme d'attaque contre le vieil éclectismede Cousin et Janet, encore très présent à l'Université, et dominant dans les classes terminales et les khâgnes, d'autre part comme arme de défensecontre le nouveau positivisme promu par les Ribot et les Espinas. Jean-Louis Fabiani a justement remarqué que « la génération philosophiquedes années 1870, regroupée à l'École normale supérieure, est particulière-ment attentive à la proposition néo-criticiste », et il a rappelé le mot deLachelier selon lequel la plupart de ses élèves à l'École normale «étaient devenus des disciples de M. Renouvier ».

La « Présentation du texte de Bergson » sur le site academia.edu

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