The Perfect Woman: trans reproduction, sex and the self in 1970s Indonesia

Conférence de Benjamin Hegarty, anthropologue médical, chercheur associé au sein du programme de santé pour l'Asie et le Pacifique du Kirby Institute, UNSW Sydney, chercheur affilié à l'Université d'Oxford et chercheur-resident 2024-2025 à l'IEA de Paris (programme FIAS), dans le cadre du séminaire du Laboratoire d'étude des sciences et des techniques (STS Lab) de l'Université de Lausanne.

Evénement en présentiel et en ligne.

Présentation

Dans les années 1970, l'État indonésien a progressivement consolidé un ensemble stable de définitions du sexe, du genre et de la sexualité en s'appuyant sur le dualisme corps/esprit, au cœur du concept moderne de la personne. Outre la première reconnaissance juridique d'un changement de marqueur de sexe par un tribunal de Jakarta en 1973, et la première « chirurgie de réassignation sexuelle » effectuée par des médecins indonésiens dans un hôpital de Jakarta en 1975, la « transsexualité » est devenue un sujet d'intérêt public et de débat soutenu dans les médias nationaux. Les réarrangements médicaux, juridiques et populaires liés à la « transsexualité » en Indonésie ayant eu lieu à cette époque reflètent une composante transnationale négligée, comparable à ce que Susan Stryker, spécialiste des études transgenres, a appelé « la période “Big Science” de l'histoire des transgenres » à la même époque aux États-Unis, lorsque les grandes universités ont mis en place des programmes combinant la recherche médicale et psychologique avec la fourniture de services cliniques.

En m'appuyant sur des recherches ethnographiques et historiques menées pour son livre, The Made-Up State: Technology, Trans Femininity, and Citizenship in Indonesia, Benjamin Hegarty revient sur les relations sociotechniques qui rendent possible le sexe/genre situé dans le corps/esprit pour soutenir que le genre est au cœur des luttes visant à établir un monopole sur les pouvoirs de reconnaissance. À la lumière des débats en cours sur le rôle des connaissances scientifiques et technologiques dans la définition du sexe, du genre et de sa relation avec le soi à l'échelle mondiale, l'histoire indonésienne ouvre des perspectives sur d'autres formes possibles de « connaissances trans » à des moments de contestation et de rupture.

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