« Tout ce qui se passe passe par l’escalier » : information, voisinage et esprit public à Paris à la fin de l’Ancien Régime
Intervention de Pascal Bastien (résident de l'IEA de Paris) dans le cadre du séminaire doctoral de l’Institut d’histoire de la Révolution Française co-organisé avec Jean-Luc Chappey (Université de Paris 1, IHRF/IHMC), et Pierre Serna (Université de Paris 1, IHRF/IHMC).
Présentation
Cette conférence entend investir Paris au XVIIIe siècle, quelques années avant la Révolution, pour en saisir les bruits, les paroles et les espoirs de ses populations. Plutôt que de saisir la somme des écrits philosophiques qui circulèrent dans la capitale pendant tout le siècle des Lumières, il s’agit ici de penser l’information à travers les acteurs qui l’ont diffusée : pas le livre, mais l’idée qu’on s’en est faite ; pas la bibliothèque ou le salon, mais la place publique, la rue ou l’immeuble.
Pour y arriver, nous proposons de pénétrer et d’explorer un journal autographe du XVIIIe siècle conservé au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France : rédigé quotidiennement, pendant un quart de siècle, par un notable du Quartier latin, le journal de Siméon Prosper Hardy réunit les bruits, les observations, les nouvelles et les opinions qui circulèrent à Paris entre 1764 et 1789. Pris dans sa totalité, ce manuscrit est un territoire immense qui permet de parcourir Paris et de suivre ses rythmes et ses soubresauts dans un moment de crises, de doutes et d’espoirs populaires et politiques. Il permet à la fois de réfléchir aux amitiés qui l’ont fondé (car le manuscrit est, pour Hardy, un instrument de sociabilité), comme il permet de cartographier des rumeurs et des nouvelles et de saisir la dimension spatiale de l’information dans le Paris des Lumières.
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Sociabilités urbaines et engagement politique à Paris au XVIIIe siècle 01 octobre 2016 - 30 juin 2017 |
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