Texte et image : pourquoi parler philosophiquement d’abstraction artistique ?
Table ronde avec la participation de Ioulia Podoroga (résidente IEA 2016-2017), Olga Medvedkova (CNRS), Nadia Podzemskaïa (CNRS), Pascal Rousseau (Paris I Panthéon Sorbonne), Chiara Palermo (Université de Strasbourg) et Philippe Sers (Collège des Bernardins) à l’occasion de la sortie de l’ouvrage Kandinsky, Malévitch, Filonov et la philosophie. Les systèmes d’abstraction dans l’avant-garde russe, Nantes, Éditions Cécile Defaut, 2018
Présentation
Le titre même de cet ouvrage peut faire débat. D’abord, à propos de la légitimité du rapprochement entre écrits d’artistes et philosophie. En effet, si les artistes recourent à des concepts d’origine philosophique, c’est pour en faire un usage particulier, aussi détourné qu’il soit du sens et de la fonction initiales de ces concepts. La philosophie peut-elle tout de même nous fournir des clés de compréhension de cette pratique artistique et de l’explication qu’en donnent ces peintres ?
D’autre part, est-il correct de parler de « systèmes » d’abstraction ? On se représente le système comme quelque chose d’achevé, de clos ; or cette définition semble être difficilement applicable à l’art et aux écrits d’artistes, dans la mesure où, justement, l’œuvre théorique ne peut exister indépendamment de la réalisation artistique correspondante.
Hormis ces questions théoriques importantes, lors de la table ronde, nous discuterons plus concrètement des spécificités de chaque « système » d’abstraction, de la structure de l’ouvrage et de la diversité des méthodes employées par les auteurs, afin de déceler la conceptualité propre à chaque artiste.
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Pouvoirs de l’abstraction. Circulations du concept d’abstrait, autour de Kandinsky (France, Allemagne, Russie) 01 octobre 2016 - 30 juin 2017 |
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