Réalisme scandinave et ontologie sociale – une approche critique au droit
Intervention de Patrica Mindus, chercheuse-résidente 2023-2024 de l'IEA, dans le cadre de la journée d'étude consacrée au Réalisme scandinave aujourd'hui à l'Université Paris Nanterre.
Les réalistes scandinaves comprennent au début du XXe siècle que la pensée juridique concerne des faits d’une toute autre nature que les faits empiriques. Ils ont compris que la pensée juridique se réfère à des faits non-empiriques, des faits d’un autre type qui peuvent – cependant – être étudiés empiriquement, c’est-à-dire dans leur relation au contexte de la réalité spatio-temporellement située. Ce qu’il s’agit d’étudier, dès lors, n’est pas la ‘validité’ du droit, mais plutôt la formation des croyances collectives à la base de celle-ci. Comme dans l’origine magico-religieuse du droit l’acte était appréhendé comme revêtu d’une signification qui dépasse ce que la finalité pratique du comportement était censée accomplir, le fait institutionnel représente des modèles de comportement exprimés par des termes vides comme des panneaux de signalisation auxquels les individus apprennent à associer des idées concernant leur propre comportement et celui d’autrui. Même sans contact direct, cette approche ‘réaliste’ résonne au cœur de l’ontologie sociale contemporaine avec des contributions de philosophes comme John Searle, Amie Thomasson, Raimo Tuomela, Brian Epstein, ainsi que de théoriciens du droit comme Luka Burazin, Kenneth Himma, Corrado Roversi, et d’autres explorant la théorie artéfactuelle du droit.
|
Vers une théorie réaliste du droit des étrangers 01 septembre 2023 - 30 juin 2024 |
|