Neurosciences et société
Journée d’étude organisée par Patrick Haggard (University College London), résident de l'IEA de Paris
Présentation
Comment nos connaissances croissantes sur la neurobiologie humaine peuvent-elles changer nos conceptions sociales et culturelles de la nature humaine ? Les recherches scientifiques modernes éclairent toujours davantage les mécanismes qui font de nous ce que nous sommes – par exemple, pourquoi nous pouvons être agressifs ou ressentir de l’empathie. Les applications et le statut même de ces connaissances sont très peu questionnés. Pourraient-elles et devraient-elles être utilisées comme base pour des décisions politiques ? De nombreux gouvernements exploitent actuellement les connaissances récentes sur la prise de décision humaine afin d’orienter insensiblement les citoyens vers des comportements appropriés, comme le payement des impôts ou des amendes. Mais l’utilisation de connaissances neuromécanistes au niveau sociétal soulève d’importants problèmes humains et éthiques. Des précédents historiques montrent qu’elle se prête aisément aux abus, comme la défense pseudo-scientifique de l’eugénisme ou d’autres pratiques nuisibles. La philosophie morale peut y voir un dangereux franchissement de la ligne rouge entre ce qui est et ce qui devrait être. La médecine a avec raison donné la priorité au soin du patient, et a généralement évité de poser la question de la pertinence des fondements des connaissances neurobiologiques à l’échelle de la société.
Cette journée d’étude rassemble un petit groupe d’experts en neurosciences, médecine, psychologie et philosophie. Il s’attachera à réfléchir à la capacité des connaissances scientifiques mécanistes sur les origines des comportements humains à restreindre les conceptions de la façon dont les humains devraient vivre et dont les sociétés devraient être gouvernées. Parmi les questions soulevées, on peut évoquer les suivantes : quelle influence la compréhension neuroscientifique de la nature humaine peut-elle avoir sur nos sociétés dans le futur ? Quelles sont les frontières morales entre une science au service de l’humanité et une science contrôlant l’humanité ? Un tel contrôle est-il nécessairement mauvais, ou est-il déjà implicitement accepté et largement répandu ?
Programme
9:00 Arrival, registration
9:15 Welcome and Opening remarks
Enhancement and engineering
9:30 Patrick Haggard, IEA de Paris, UCL
10:00 Itzhak Fried, IEA de Paris, UCLA
10:30 Discussion
10:45 Coffee
Autonomy and decision
11:15 Sofia Bonicalzi, University College London
11:45 Mathias Pessiglione, Institut du Cerveau et de la Moelle épinière
12:15 Discussion
12:30 Lunch
Persuasion and geopolitics
14:00 Julian Marewski, Université de Lausanne
14:30 Nicholas Wright, University of Birmingham
15:15 Discussion
15:30 Coffee
Neurogovernment and policy
1600 Shane O’Mara, Trinity College institute of Neuroscience
1630 Discussion
16:45 Concluding remarks, general discussion, future directions (Patrick Haggard)
17:30 Close
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Neurobiological knowledge and human nature 01 mai 2016 - 31 mai 2016 |
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