Celtes anciens, modernes et post-modernes : identité, globalisation et usage du passé.
01 septembre 2011 -
30 juin 2012
Histoire
Michael Dietler est professeur d’anthropologie à l’université de Chicago. Après avoir soutenu une thèse à l’université de Californie, Berkeley, en 1990, il a enseigné à l’université de Yale entre 1990 et 1995, puis à l’université de Chicago. Ses recherches se situent dans les domaines de l’archéologie, de l’ethnographie et de l’histoire, et ses intérêts portent essentiellement sur les colonialismes anciens et modernes, la théorie de la culture matérielle, l’étude de la cuisine et l’alcool, ainsi que sur l’utilisation du passé dans la construction des identités actuelles. Il effectue ses recherches en Europe (tout particulièrement en France, depuis trente ans) comme en Afrique. Il a notamment publié Consumption and Colonial Encounters in the Rhône Basin of France : A Study of Early Iron Age Political Economy (CNRS-Editions, 2005) ; Archaeologies of Colonialism : Consumption, Entanglement, and Violence in Ancient Mediterranean France (University of California Press, 2010 ; lauréat du Prix de livre J.R. Wiseman de l’Institut archéologique américain).
Après avoir terminé mes recherches, mon projet consistera dans l’écriture d’un livre qui s’intitulera Celts – Ancient, Modern, Postmodern: Identity, Globalization, and the Consumption of the Past. Il entend examiner les multiples voies par lesquelles des formes souvent radicalement différentes d’identité « celte » ont été construites dans des contextes historiques récents, du XVIIIe siècle à nos jours, et la manière dont l’appel à d’anciens peuples, objets et sites archéologiques de l’Âge du Fer en Europe a été un trait récurrent de ce processus. Le livre s’ouvrira sur une discussion de l’origine et des significations du terme « Celte », ainsi que des recherches archéologiques sur les « anciens Celtes ». Ces peuples de l’Âge du Fer européen forment la source symbolique et la pierre de touche de l’authenticité pour les constructions plus récentes du celtisme, de la celtitude et de la celticité. Il procédera ensuite à l’examen de formes variées de celtisme qui ont émergé de la compétition de projets nationalistes, régionalistes et impérialistes en Europe, avant de se tourner vers les formes spiritualistes de celtisme et les types de diaspora concernées, en explorant leurs contextes politiques et leurs relations. Il examinera également les signes, pratiques, sites et les médias à travers lesquels les identités celtiques sont mises en actes. Le livre vise non seulement à étudier les formes variées d’identité celtique, leurs connexions et leurs différences, mais aussi à explorer les contradictions, tensions et périls qui en résultent. Il entend exposer les voies par lesquelles le passé est utilisé dans ces champs discursifs en compétition, et abordera les fonctions et responsabilités des archéologues dans ce processus. Le livre s’efforcera d’expliquer pourquoi les Celtes en particulier ont attiré une audience aussi large, comment l’attachement aux Celtes a varié historiquement dans différents contextes, et comment les forces de la globalisation et du néo-romantisme ont forgé la situation actuelle.