Le droit à la ville vu des quartiers populaires
Participation de Pushpa Arabindoo (résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris) au colloque "Le droit à la ville vu des quartiers populaires", organisé par l'Université Paris Nanterre.
Avec Amandine Spire (Paris Diderot, CESSMA), Pushpa Arabindoo proposera une synthèse des communications présentées durant le colloque.
Présentation du colloque
S'inscrivant dans les célébrations du cinquantenaire de la parution du "Droit à la ville" d'Henri Lefebvre, cet évènement vise à ré-interroger l’actualité du droit à la ville diffusé à l’échelle mondiale à partir du local et de l’endroit d’où il est parti, l’université de Nanterre, l’agglomération de Nanterre, et au delà, les quartiers populaires de l’agglomération parisienne, en réunissant activistes, militants et chercheurs.
En mars 1968, deux mois avant les évènements de mai 68, Henri Lefebvre, philosophe et sociologue marxiste, professeur à la faculté de Nanterre, - qui sera, l’un des symbole de la lutte étudiante - publie son ouvrage phare : « Le Droit à la ville ». Dans le cadre de la célébration des 50 ans de cette œuvre ayant acquis aujourd’hui une audience mondiale, nous proposons un événement au sein même de l’université à partir de laquelle ce droit s’est diffusé.
Ouvrage critique de l’urbanisme des Trente glorieuses, qui a redéfini la pensée urbaine en France puis à l’international, il a eu une influence considérable et a été repris dans le monde académique anglo-saxon puis sud-américain notamment par le biais la géographie radicale, initiant du même coup, des années après sa parution, le développement des études urbaines critiques au niveau mondial (David Harvey, Don Mitchell, Mark Purcell, Marcelo Lopes de Souza...).
Ce droit à la ville, ou « droit à la vie urbaine » équivaut, dans toutes ces thèses, au droit à une réelle appropriation par les habitants de leur vie de citadin. Il en appelle à une nouvelle manière de faire les villes, à une nouvelle centralité à réinventer et à son appropriation collective. Il s’agit encore d’une ré-appropriation par les individus et les groupes de leurs conditions d’existence et de leur vie quotidienne. Politiquement, ce droit est aussi celui à la participation conquise et effective, - ou à ce qu’il convient d’appeler une réelle prise en main -, des habitants et des citadins aux projets d’urbanisme et aux décisions politiques les concernant, promouvant ainsi un urbanisme participatif que Lefebvre sera l’un des premiers à défendre.
Ce droit à la ville, moyen ou but de l’émancipation urbaine, se pose donc aujourd’hui de manière aigüe, à l’ère des politiques néolibérales et des inégalités croissantes à l’échelle mondiale, mais aussi aux échelles locale, nationale, régionale, intra-urbaine... Il n’est pas anodin qu’il soit donc repris par les mouvements sociaux mondialisés réunis au sein de la plateforme mondiale pour le droit à la ville, et plus généralement au sein de luttes se déployant au nord comme au sud de la planète. Le projet d’une « charte mondiale pour le Droit à la ville » par le Forum social des amériques en 2004 à Quito rend visible une volonté de réunir, au niveau mondial, les revendications et les contestations urbaines.
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Écrire la ville (inconnue) : Théorisations ethnographiques du fait urbain 01 octobre 2017 - 31 juillet 2018 |
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