La Sociologie française contemporaine. Un état des lieux
Que savons-nous de la sociologie française? L’on se rappelle quelques grands évènements, dont Mai 1968, l’occupation de la Sorbonne, l’action du 23 mars à Nanterre, les grands débats à Vincennes. L’on connaît les grands noms: de Raymond Aron, Georges Friedmann et Jean Stoetzel à la « bande des quatre » : Raymond Boudon, Pierre Bourdieu, Michel Crozier, Alain Touraine. Il y a eu la multiplication des départements en région parisienne et en province, la création ou la transformation d’institutions, par exemple l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, la mise sur pied de nombreux laboratoires et centres de recherche et la réalisation de grandes enquêtes sur le travail, les organisations, l’éducation, le monde rural, la santé, les mouvements sociaux.
La période de fondation de la sociologie française et aussi des périodes de l’entre-deux guerres et de l’après-guerre ont été l’objet de plusieurs études. Et après? Les travaux ont porté plus sur les grands débats théoriques moins sur la situation morphologique et institutionnelle de la discipline, des centres de recherche, des différents départements universitaires. On assiste cependant depuis quelques temps à un renouveau de l’histoire de la sociologie française contemporaine avec des études de l’évolution des populations étudiantes et professorales, avec des histoires de départements et de centres de recherches. Notre intention est de faire un état de recherche actuelle, tout en invitant des acteurs d’âge et d’orientation théorique différente, qui sont aussi des auteurs, à donner un témoignage personnel et à parler de leur propre travail.
Donc un état des lieux de la sociologie française contemporaine : certes partiel, incomplet mais combien riche, avec des études originales et des témoignages d’une grande vérité. Études et témoignages : telles sont les deux grandes parties du colloque, avec à la fin une grande séance de discussion-synthèse.
Programme
9h15. Introduction Mme Gretty Mirdal, directrice de l'IEA de Paris
Première partie. La sociologie française depuis les années 1960.
Président : Sylvio Marcus de Souza Correa, Université fédérale de Santa Caterina, Florianopolis
Brésil et résident de l’IEA de Paris
9h30 Charles Soulié, Département de sociologie, Université de Paris VIII
"La sociologie à l’Université Paris VIII-Vincennes dans les années 1970 : une discipline sous haute pression politique"
10h00 Patricia Vannier, Université de Toulouse-Le Mirail
"Le développement de la sociologie en province à partir des années 1960 ou l'établissement des 'patrons': le cas Raymond Ledrut à Toulouse"
10h30-10h45 : Pause-café
10h45 Johan Heilbron, CNRS
"La sociologie dans l'espace des sciences humaines: une étude bibliométrique (1992-2001)"
11h15 Odile Piriou, Université de Reims
"Tertiarisation des disciplines à l'Université : actualité des rapports de force dans les SHS* (2000-2010)"
11h45 : Laurent Thévenot, EHESS
"Sociologie pragmatique des engagements et de la critique"
12h30-14h Pause déjeuner
Deuxième partie. Ceux et celles qui font la sociologie.
Président : Marcel Fournier, Université de Montréal, Canada et résident de l’IEA de Paris.
14h00. Dominique Schnapper, EHESS
"Le travail d’une vie"
15h00 François Dubet, Université de Bordeaux.
"La sociologie française: du territoire à l'archipel"
16h00 Pause-café
16h15 Rémi Lenoir, Université de Paris 1
"L'enseignement de la sociologie à Paris avant 1968: point de vue d'un étudiant indéterminé"
17h15 Pierre-Michel Menger, Collège de France.
"Des arts au travail : les jalons théoriques et empiriques d'un itinéraire de recherche"
18h15-19h. Discussion générale-synthèse.
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La sociologie française contemporaine, 1945-2010 01 octobre 2013 - 30 juin 2014 |
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