Can Simple Test in Bacteria Identify Cancer-Causing Chemicals in Humans?
Séminaire d'Angela Creager, professeure d'histoire des sciences à l'Université de Princeton et chercheuse-résidente 2024-2025 à l'IEA de Paris, auprès des membres du laboratoire SPHERE (CNRS, Université Paris-Cité, Paris 1 Panthéon-Sorbonne). La séance sera consacrée à une discussion collective de son manuscrit portant sur l'histoire de la régulation de tests standardisés en cancérologie.
Présentation
Des années 1960 aux années 1980, les autorités américaines ont cherché à réduire l'incidence du cancer en réglementant l'exposition aux produits chimiques. Cependant, les tests de cancérogénicité sur les rongeurs étaient longs et coûteux, ce qui rendait impossible l'identification des substances cancérogènes parmi les 60 000 produits chimiques présents sur le marché.
Introduit en 1973, le « test d'Ames », rapide et peu coûteux, a permis de déterminer si un produit chimique provoquait des mutations chez les bactéries et, a priori, des cancers chez l'homme. Dans les années 1970 et 1980, des sociétés scientifiques, des organismes internationaux et des agences gouvernementales se sont efforcés de valider le test d'Ames en matière de cancérogénicité. Le test d'Ames est devenu le test de mutagénicité (ou de génogénicité) le plus couramment utilisé, les tests techniques sur sa validité n'ont pas permis de résoudre les questions politiques concernant le degré de prédictibilité requis pour l'action réglementaire. En outre, la disponibilité de nouvelles données sur la cancérogénicité animale au cours des années 1980 a eu une incidence sur la pertinence du test d'Ames. L'examen des défis posés par la validation d'un test de sécurité chimique, même très réussi, révèle les limites de ce que l'on peut attendre de la science réglementaire.
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La santé environnementale dans l'histoire mondiale : mouvements transfrontaliers et science de la réglementation des substances toxiques 01 septembre 2024 - 30 juin 2025 |
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