Architecture et Histoire. Pour une écriture des modernités situées.
Journée d'études organisée par Anna Rosellini, Guillemette Morel-Journel et Marco Assennato, associant deux équipes de l’UMR CNRS AUSser : OCS (ENSA Paris-Est) et ACS (ENSA Malaquais), avec le soutien de l'IEA de Paris.
Séance en présentiel uniquement.
Entrée libre sur inscription obligatoire (voir formulaire en bas de page).
Présentation
Réfléchir à la manière dont l'historiographie architecturale moderne a été construite (écrite et pensée) et ainsi de faire un bilan et relancer une réflexion autour du rapport entre architecture et modernité, nous semble urgent pour redéfinir les bases de la discipline architecturale, confrontée aux grands défis du monde contemporain. Ce binôme que nous vous proposons donc à la réflexion nous semble actuel, contre toute vieille causerie postmoderne, car nous sommes convaincus que les problèmes de la modernité soient enfin encore les nôtres : nous vivons une modernité tardive, un passage dans lequel les caractères du Moderne persistent bien qu’ils subissent une déformation dromologique, une puissante accélération qui en exacerbe les conflits et les contradictions – sur le plan écologique, sociale, politique. Il s’agit alors de relancer une réflexion épistémologique sur l’histoire moderne pour penser l’architecture contemporaine (et celle du futur). La journée d’études du 10 avril à l’IEA – Paris se propose comme premier moment de travail commun dans lesquels chaque chercheuse et chercheur partage ses méthodes historiographiques.
En perspective, nous nous proposons d’ouvrir 4 chantiers théoriques autour desquels imaginer un colloque international (2024-2025) :
1. Une Histoire Globale.
Dans cette session nous souhaiterons aborder la dimension globale de l’histoire de l’architecture moderne. Il s’agit, pour nous, d’y voir en profondeur pour saisir les différentes temporalités qui traversent les migrations de l’architecture moderne et déterminent les scènes territoriales comme des entités perméables dans lesquelles les thématiques internationales sont infléchies et adaptés à des puissances intellectuelles, à des savoirs, à des pratiques sociales, à des conditions anthropo-géographiques locales. Nous souhaitons ainsi interroger la possibilité d’une décolonisation radicale du regard de l’historiographie.
2. Une Histoire Politique
Nous voudrions faire appel à l'histoire comme espace de vérification critique (et scientifique) des discours architecturaux, des justifications idéologiques et des pratiques professionnelles qui ont traversé la modernité. Mais il y a plus que cela : si la modernité a pu se mondialiser il ne s’est pas universalisé (elle a toujours rencontré des résistances qui l’ont nourrie).
3. Une Histoire Matérielle
Le Climate Change a modifié radicalement notre rapport aux matières entrant dans la constitution des objets fabriqués, tant celles extraites de la nature, que celles produites par l’homme. Mais ce rapport entre matières et architecture, a une histoire riche (et ininterrompue) : depuis les premiers traités jusqu’à la révolution du verre, de l’acier et du béton, architecture et matérialité s’entremêlent en définissant les axes théoriques et plastiques de la discipline. Nous souhaitons interroger les effets du rapport constant entre les matériaux dont sont faits les objets, les édifices ou les infrastructures, les contextes naturels et topographiques, les ressources rares et l’architecture moderne.
4. Une Histoire Genrée
Pluraliser l’histoire veut dire rompre avec le cadre dominant du discours culturel masculin occidental. Nous souhaitons interroger les effets positifs qui découlent de l’entrecroisement entre discours architectural et nouvelles notions produites depuis un point de vue féministe. La modernité a été de ce point de vue un extraordinaire laboratoire. Aujourd’hui, il est urgent de poser la question: que peuvent les approches féministes pour remettre en question les récits historiques canoniques ? Quelle révision historiographique produisent les féminismes en architecture ?
Programme
9h15 Accueil Café
9h45
Introduction par Marco Assennato, philosophe - Docteur en Architecture, maître de conférences en Sciences Humaines et Sociales - ENSA Paris-Malaquais, co-directeur, Laboratoire ACS - ENSA Paris-Malaquais / UMR AUSser - CNRS 3329 / Université PSL
10h-13h
Panel 1
Laurent Koetz (ENSA Paris-Est), Le « non-œuvré » au xixe siècle : un nouveau registre visuel ?
Filippo De Pieri (PoliTo), Les Histoires de l’architecture face au défi environnemental
Diane Aymard (ENSA Nantes/ENSA Paris-Malaquais), Etudier une mouvance "Tiers-mondophile" : vers une double décolonisation des savoirs architecturaux ?
Sébastien Marot (ENSA Paris-Est), La notion de modernité au prisme de l’histoire de l’environnement
Discutant : Federico Ferrari (ENSA Paris-Malaquais)
13h15-14h30 Pause déjeuner
15h-18h
Panel 2
Luc Baboulet (ENSA Paris-Est), Aux sentiers qui bifurquent, pour une géohistoire architecturale de la modernité
Sophie Paviol (ENSA Grenoble), Méthodes et parcours des Modernités Tropicales
Carlotta Darò (ENSA Paris-Malaquais/ETH Zurich), Histoire d’un future immédiat : les studios immersifs de GKR
Anna Rosellini (ENSA Paris-Est), Lady Liberty
Discutant : Guillemette Morel Journel (ENSA Paris-Malaquais)
Informations pratiques
Séance en présentiel uniquement.
Entrée libre sur inscription obligatoire (voir formulaire ci-dessous).
Outre les renseignements demandés dans le formulaire d'inscription, n'oubliez pas de cocher les deux cases : celle de la date-horaire, et celle du consentement, avant de valider.
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