De la neurasthénie d’Adrien Proust au syndrome de fatigue chronique
Gretty Mirdal, "De la neurasthénie d’Adrien Proust au syndrome de fatigue chronique", in Les Cahiers du Comité pour l’histoire de l’Inserm [en ligne], 2021, N°2, Vol.2, p.15-20.
Présentation
Depuis son introduction dans les années 1870, jusqu'à sa disparition près d'un siècle plus tard, la neurasthénie a zigzagué entre la neurologie et la psychiatrie, considérée tantôt comme une maladie physique, tantôt comme une maladie mentale. Aujourd’hui la neurasthénie a disparu comme catégorie diagnostique. Les diagnostics changent, les cultures médicales et les patients changent à travers eux, transformant l’expérience de la maladie.
De telles interactions justifient les regards croisés entre les sciences de la vie et les sciences humaines et sociales, entre médecine et littérature. Dans cet article, l’approche psychiatrique est accompagnée par la présentation du livre L'Hygiène du neurasthénique, qu’Adrien Proust publia quand son fils ainé Marcel avait 26 ans. Marcel se reconnut évidemment dans les traits décrits par son père et les reprit à son compte, créant ainsi un des portraits les plus brillants et plus touchants de la littérature mondiale sur ceux que l’on appelait alors des neurasthéniques.
Professeure émérite de psychologie à l'université de Copenhague, Gretty Mirdal est également Directrice du Programme "Cerveau, Culture et Societé" de l'Institut d'études avancées de Paris, dont elle a été la directrice jusqu'en 2018.
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