Pour une nouvelle éducation juridique

Intervention donnée dans le cadre du séminaire de l'Équipe Theorhis de l'UMR 7074 CTAD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

Présentation

L'UMR 7074, CTAD (Eq. THEORHIS) accueille Massimo Vogliotti qui se propose de donner un aperçu de son actuel projet de recherche sur la formation des juristes aujourd'hui, projet qu'il poursuit actuellement dans le cadre de sa résidence à l'IEA de Paris.

Le modèle d’enseignement des pays de civil law est encore lié aux prémisses ontologiques et épistémologiques du paradigme juridique moderne. Bien que ce paradigme ait été contesté pendant tout le siècle dernier (toujours par une minorité de juristes, il faut bien le préciser) et, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau paradigme ait commencé à être construit suite à la tragédie des totalitarismes et à la réhabilitation de la tradition aristotélicienne de la philosophie pratique (la nouvelle rhétorique de Perelman, l’herméneutique de Gadamer...), tous les projets de réforme de l’enseignement du droit qui se sont succédé depuis le début du XXe siècle se sont limités à apporter des changements marginaux. Toutefois, pour différentes raisons, ces dernières années la question de la formation juridique a rallumé le débat à l’intérieur des Facultés de droit et des expériences pédagogiques novatrices, en phase avec les transformations du droit et du savoir juridique, ont vu le jour. Après avoir montré les liens étroits entre les modèles d’enseignement et les différentes conceptions du droit et du savoir juridique, on soumettra à la discussion quelques idées pour une nouvelle éducation juridique.

Massimo Vogliotti est professeur de théorie du droit à l'Université du Piémont Oriental (Italie) où il est responsable scientifique de la chaire Alessandro Galante Garrone. Il est actuellement résident à l'Institut d'études avancées de Paris (IEA de Paris) et auteur, notamment, de l’étude “Legalità” publié dans les Annali de l’Enciclopedia del diritto (Giuffrè, 2013) et des ouvrages Tra fatto e diritto. Oltre la modernità giuridica (2007) et Dove passa il confine? Sul divieto di analogia nel diritto penale (2011), publiés chez Giappichelli, éditeur pour lequel il a dirigé aussi l’ouvrage collectif Il tramonto della modernità giuridica. Un percorso interdisciplinare, 2008.

Il est membre du comité de rédaction de la revue Droit et Société (dont il est correspondant pour l’Italie), de la revue interdisciplinaire d’études juridiques et de la revue de l’ENM les cahiers de la justice.