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Occupations et transferts d’expérience. D’un front à l’autre; d’une guerre à l’autre

12 feb 2015 00:00

IEA de Paris, 17 quai d'Anjou, 75004 Paris

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Date de la journée d'étude : 26 mai 2015

Lieu: IEA de Paris, 17 quai d'Anjou, 75004 Paris

Organisateurs : Emmanuel Debruyne (Institut d’Etudes avancées de Paris / Université catholique de Louvain), Elise Julien (IRHiS - IEP de Lille) et James Connolly (Université de Manchester).

Si l’occupation a constitué une expérience majeure de la Seconde Guerre mondiale pour une grande part de l’Europe et au-delà, le premier conflit mondial avait auparavant lui aussi été marqué par de multiples occupations militaires. A l’Ouest, le Luxembourg, la Belgique et le nord-est de la France sont occupés dès 1914 et pour une durée de quatre ans. A l’Est, la partie polonaise de l’empire russe, puis les Etats baltes, l’Ukraine et d’autres régions encore le sont à leur tour. Dans les Balkans, la Serbie et le Monténégro sont occupés, de même que le nord-est de l’Italie pendant la dernière année du conflit. A ces occupations assez stables par l’un ou l’autre camp s’ajoutent une multitude de situations plus ponctuelles : en Galicie, en Albanie, en Grèce neutre, ou dans certaines franges du territoire allemand. Les zones des armées alliées représentent également dans une certaine mesure une forme d’occupation. D’autres occupations ont lieu hors d’Europe, dans les colonies ou dans l’Empire ottoman. Enfin, la fin de la guerre donne à son tour lieu à de nouvelles phases d’occupations : occupations amies dans les territoires libérés ; occupations militaires de facto ou entérinées par un traité dans les territoires vaincus ; occupation par une des factions belligérantes lors des guerres civiles qui prolongent le conflit mondial. La liste n’est pas exhaustive : à partir de 1914, les situations d’occupation sont aussi nombreuses que variées.
Toutes ces situations ne sont cependant pas isolées. Elles entretiennent des liens synchroniques, d’un territoire à l’autre, autant que des liens diachroniques qui s’inscrivent dans le temps long du premier vingtième siècle. C’est ce caractère « connecté » des expériences d’occupation que se propose d’explorer cette journée d’étude, à partir des occupations de la Grande Guerre en Europe.

Cette exploration concerne d’une part les politiques d’occupation :
Ces politiques sont-elles mises en oeuvre au niveau local ou pensées dans leur ensemble ? Dans quelle mesure sont-elles influencées par le droit de La Haye, par les expériences d’occupation d’avant-guerre ? L’expérience acquise dans une zone est-elle transférée ailleurs (par exemple du front Ouest de 1914 au front Est de 1915) ? L’expérience acquise à un moment est-elle réutilisée par la suite (par exemple de la Première à la Seconde Guerre mondiale) ? En outre, les divers occupants s’inspirent-ils des méthodes pratiquées par l’ennemi ? Ou s’appuient-ils plutôt sur l’expertise de leurs alliés ? Les éventuels transferts d’expérience sont-ils théorisés ? S’effectuent-ils dans la prise de décision ? Dans les transferts de personnel ? Dans l’héritage culturel ? Ou par un enseignement organisé ?

Les interrogations portent d’autre part sur le point de vue des occupés :
Les sociétés occupées puisent-elles dans les expériences et les représentations d’autres occupations (passées ou concomitantes) pour penser ou justifier leur posture face à l’occupant ? Les expériences d’occupation nourrissent-elles une réflexion en vue d’éventuelles occupations futures ? Que se passe-t-il lorsque les rôles s’inversent et que l’occupé devient occupant (définition des objectifs, revanche, contrepied…) ? Ou bien ces expériences seront-elles exportées vers des ailleurs plus exotiques ?

Ces pistes de réflexion signalent l’intérêt de dépasser chaque expérience singulière pour voir dans ces occupations des espaces d’expérimentation en relation synchronique ou diachronique. Bien que cette journée d’étude soit envisagée de manière autonome, elle souhaite prolonger et élargir les échanges initiés entre 2007 et 2011 par l’ANR "Occupations militaires en Europe", par la journée d’étude "Conceptualising the Occupations of the Great War", tenue à Londres le 4 octobre 2012, et elle s’inscrira dans le prolongement des réflexions entamées à l’occasion de la journée d’étude "Vivre l’occupation sur le front Ouest pendant la Première Guerre mondiale", tenue à Lille ce 13 février 2015.


Nous invitons les chercheurs qui souhaitent proposer une communication à envoyer leur proposition pour le 12 février 2015 à Emmanuel Debruyne (emmanuel.debruyne@yahoo.fr).

Chaque proposition sera assortie d’un titre et d’un résumé de 300 à 500 mots, ainsi que du CV de son auteur. Les auteurs seront informés des communications retenues à la fin du mois de février. Les frais de déplacement (train ou avion, 2e classe), ainsi qu’une nuit d’hébergement sur place seront pris en charge par les organisateurs dans la limite de leurs possibilités budgétaires.

 

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