L’intuition passionnée : les émotions morales dans la Grèce antique

Avec ce projet, j’entends procéder à une analyse exhaustive et précise de la théorie des émotions d’Aristote. La plupart des interprétations de cette théorie offrent une lecture désincarnée de la vision aristotélicienne des phénomènes cognitifs et affectifs. Au cours de mon séjour à Paris, je traiterai des limites des interprétations existantes et poursuivrai deux objectifs principaux : (1) mettre en lumière la conceptualisation aristotélicienne des émotions en tant que capacités des êtres vivants, en la restituant dans le contexte plus large de sa théorie de la cognition ; (2) explorer en profondeur les implications de la définition aristotélicienne des émotions comme « réponses matérialisées », non seulement dans sa vision de la psychologie et de la philosophie naturelle, mais également de celle de l’éthique, la politique, la rhétorique et la poétique.