Jens Beckert
Jens Beckert est professeur de sociologie et directeur de l’Institut Max Planck pour l’étude des sociétés à Cologne. Il a été professeur de sociologie à l’université Georg-August de Göttingen et professeur associé de sociologie à l’université internationale de Brême. Il a étudié la sociologie et l’administration des affaires à la Freie Universität de Berlin et à la New School for Social Research de New York. Il a soutenu un doctorat en sociologie à la Freie Universität en 1996, ainsi qu’une habilitation en 2003. Il a été visiting fellow au département de sociologie de l’université de Princeton en 1994-1995 et au centre d’études européennes de l’université d’Harvard en 2001-2002. En 2007, il a été boursier Fernand Braudel à l’Institut universitaire européen de Florence, et en 2008, visiting fellow au Centre de sociologie des organisations (CSO) à Paris. Il effectue ses recherches dans les domaines de la sociologie de l’économie, de la théorie des organisations et de la théorie sociale. Ses publications récentes incluent : The Worth of Goods. Valuation and Pricing in the Economy (ed. with Patrik Aspers), Oxford University Press, 2011 ; Inherited Wealth, Princeton University Press, 2008. Beyond the Market. The Social Foundations of Economic Efficiency, Princeton University Press 2002 ; International Encyclopedia of Economic Sociology (ed. with Milan Zafirovski), Routledge 2006.
Ce projet vise la rédaction d’une monographie sur le rôle de l'imaginaire dans la prise de décisions économiques. Il se situe dans le domaine de la sociologie économique mais concerne également des domaines voisins tels que l’économie, les sciences politiques, l'histoire, la psychologie et l'anthropologie. Il s’appuiera sur les recherches empiriques et conceptuelles que j'ai menées au sein de l’institut Max Planck au cours des dernières années.
Je pars de l’hypothèse qu’en situation d’incertitude, les décisions prises par des acteurs visant la rationalité sont influencées par l’imaginaire, c’est-à-dire par la représentation de situations futures. J’appelle cet imaginaire « attentes fictives ». Il s’agit d’images d’états futurs du monde ou du cours des événements, qui sont accessibles sur un mode cognitif. Les attentes fictives prennent en économie des formes narratives telles que les histoires, les théories et les discours. Je soutiens que ces situations futures imaginées motivent les actions des agents et les aident à organiser leurs décisions.
Cette approche permet de mieux comprendre les processus d’innovation et de croissance dans l'économie contemporaine. Inclure la fiction dans la théorie de la décision ouvre une nouvelle porte à la compréhension des micro-fondations de la dynamique économique.
Jens Beckert présente son projet de recherche à l'occasion du séminaire interne hebdomadaire Prix décerné à J. Beckert, résident 2012-2013 de l'IEA de Paris Atelier de recherche organisé par J. Beckert (MPIfG, ancien résident de l'IEA de Paris) et R. Bronk (London School of Economics) |
Harvard University Press Oxford University Press Perspectives |
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