Christopher Faraone
Durant la période impériale romaine, les gens portaient des amulettes qui se composaient quasiment entièrement de lettres grecques : prières, acclamations et incantations, ainsi que noms magiques et symboles cryptiques. En Egypte, de nombreux exemples de papyrus ont été découvert, et près d’une centaine ont survécu dans le bassin méditerranéen sur de fines feuilles d’or, d’argent, de cuivre ou des pierres précieuses. Comme la plupart des textes date de la période impériale romaine, les chercheurs ont parfois supposé que cela reflétait un accroissement de la pratique de la magie rituelle ou des superstitions à cette époque. Ceci pose un problème évident, car la plupart des textes traditionnels trouvés sur ces amulettes existaient antérieurement, et parfois bien avant.
Durant mon séjour à l’IEA, j’espère achever une monographie sur ce sujet, une histoire des amulettes grecques qui mettra en avant leur histoire pré-romaine et montrera comment elles changent après s’être enrichies d’écritures. L’ouvrage est composé de trois grandes parties : 1) « media », dans laquelle j’étudie l’importance de certains matériaux ; 2) « images », dans laquelle j’examine le rôle des images de périodes antérieures (phallus, tête de méduse, Hercule…) ; 3) « textes », qui aborde les textes ajoutés aux amulettes et qui dans la plupart des cas sont des transcriptions de prières ou de charmes précédemment lus à haute voix. Par ailleurs, je discuterai d’autres aspects de ces anciennes amulettes et de leur réception : la relation entre amulette portée sur soi et amulette domestique (comment la maison a été conçue comme un corps), la miniaturisation de statues cultuelles monumentales, et, question peut-être la plus importante, pourquoi les historiens ont ignoré ce sujet, s’efforçant de maintenir l’idée que les Grecs de la période classique faisaient exception à la règle qui veut que les peuples anciens utilisaient les amulettes dans leur quotidien.
Communication de Christopher Faraone, résident à l'IEA de Paris Communication de Chris Faraone, résident à l'IEA de Paris Conférence de Christopher Faraone, résident à l'IEA de Paris |
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