Penser le terrorisme : le cas Albert Camus
Ève Morisi, "Penser le terrorisme : le cas Albert Camus", dans Fellows : Regards croisés sur la violence extrême, Paris, RFIEA, n° 57, mai 2019
Extrait
Le « terrorisme » semble être sur toutes les lèvres, en France et en Europe, depuis le début des années 2000, dans le sillage du 11 septembre 2001, et plus particulièrement au cours de la décennie actuelle. La multiplication d’attentats – revendiqués pour un certain nombre par Al-Qaïda et Daech – a fait de ce terme l’un des plus répandus dans les discours politiques, couvertures médiatiques et conversations courantes de ces zones géographiques, parmi bien d’autres. Ceci sans que soit généralement interrogée sa définition. Et pour cause : le « terrorisme » fait partie de ces vocables que nous employons en pensant nous entendre sur son sens alors qu’il échappe à une acception stable. Faits symptomatiques, l’ONU n’a pu en proposer une définition qui fasse l’unanimité, les chercheurs Joseph Easson et Alex Schmid ont recensé plus de deux cent cinquante définitions du substantif, et, au sein d’un même territoire, le domaine d’application du mot a fait l’objet d’évolutions remarquables, voire de retournements, au cours de la période contemporaine…
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Telling Terror/isms in Modern and Contemporary French and Francophone Literature 01 septembre 2015 - 30 juin 2016 |
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