Le témoin du vendredi : Robert Darnton, un américain à Paris
Robert Darnton (IEA de Paris), invité de Jean Lebrun dans le cadre de l'émission La marche de l'Histoire sur France Inter
Présentation :
Le grand historien américain Robert Darnton est né en 1939. Son père, grand reporter au New York Times, est mort au combat alors qu’il avait trois ans seulement. Quand, après Oxford, il découvre la France, la guerre est encore toute proche. De Paris à Strasbourg, dans toutes les villes que l’exploration de leurs archives lui font découvrir, il sent sous ses doigts toutes les fibres qui ont relié les Français et les Américains au fil des combats successifs menés ensemble.
Un spécialiste de la Révolution française
Cependant, Robert Darnton a aussi rêvé d’une France qui soit le contraire de l’Amérique du général Eisenhower : une France des cafés et des journaux qui collectionne les comportements singuliers et les idées émancipatrices. C’est dans une revue réputée marxiste, les Annales historiques de la Révolution française, que le jeune chercheur publie à 27 ans son premier article : « Non, Marat n’a pas été un voleur ! » Il s’y fonde sur une lettre inédite. La Révolution entendue au sens large sera sa période de dilection et sa méthode sera empirique : l’exploration des massifs d’archives, à la recherche des mille manières dont se fabrique l’opinion, en régime de censure comme de liberté.
Et des livres
« L’art de la calomnie en France », « La poésie, la police et les réseaux de communication à Paris », entre autres : voici parmi beaucoup d’autres quelques-uns des intitulés des ouvrages de Robert Darnton. S’intéressant aux libelles séditieux comme aux best-sellers, il est devenu peu à peu un grand spécialiste du monde des livres. Au point de se voir confier à la fin de sa carrière la direction des bibliothèques de Harvard.
Mais le voici qui revient pour un long séjour de plus en France…
Écouter l'émission (en podcast sur France Inter)
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