L'ère libre de Nathalie Sarraute
Par Claire Devarrieux, au sujet de la dernière publication d’Ann Jefferson, résidente 2015-2016 de l'IEA de Paris, Nathalie Sarraute (Flammarion, 2019)
Extrait
Nathalie Sarraute (1900-1999), plus qu’une image, est une icône. La pure représentation de l’engagement littéraire et de la rigueur. Aucune anecdote, aucun mot célèbre ne lui est dévolu. On sait juste qu’elle écrivait le matin dans les cafés, une habitude que beaucoup d’écrivains ont prise pendant la guerre, à Paris, parce que le charbon manquait. Elle continua toute sa vie, avec une interruption, précise sa biographe, Ann Jefferson (universitaire britannique), entre la fin 1942 et le printemps 1944. Nathalie Sarraute, qui s’est enregistrée comme juive en compagnie de son père, Ilya Tcherniak - alors que son mari, l’avocat Raymond Sarraute, tentait de la dissuader - se cache sous un faux nom dans un village du Val-d’Oise. Non loin de là, en 1949, le couple achètera sa maison de campagne, à Chérence.
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