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Leor Halevi

Associate Professor
Université Vanderbilt
Les Biens interdits: le commerce avec les non-musulmans dans la loi islamique
01 octobre 2013 - 30 juin 2014
Histoire
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Leor Halevi est professeur d’histoire de l’Islam à l’Université Vanderbilt à Nashville, Tennessee et, cette année, résident de l’Institut d’études avancées de Paris.

Ses recherches portent sur les relations entre le droit musulman et les objets technologiques ou les choses banales dans une grande variété de contextes sociaux. Il est l’auteur de Muhammad’s Grave: Death Rites and the Making of Islamic Society (2007), ouvrage qui a reçu quatre distinctions, parmi lesquels le prix Albert Hourani et le prix Ralph Waldo Emerson. Il est aussi l’auteur de plusieurs articles sur l’histoire de la culture matérielle dans ses rapports aux normes juridiques en islam. Il prépare actuellement un livre sur les représentations Salafistes de la technologie moderne.

J'écrirai l'histoire des perceptions et des représentations juridiques musulmanes des produits fabriqués par des non-musulmans. Cette histoire de longue durée commence par les débuts de l'Islam et elle continue jusqu'à nos jours. Au Moyen Age, un grand nombre de juristes musulmans ont travaillé dans les espaces commerciaux, où ils ont échangé des produits. En leur qualité de commerçants, ils ont apprécié les avantages du commerce avec les juifs, chrétiens et autres. Pourtant ils étaient inquiets quand ils ont envisagé la possibilité que ces échanges pourraient conduire à la contamination de leurs corps et leurs mosquées avec des impuretés rituelles. Donc ils ont proposé des restrictions sur ce commerce, et ils ont même déclaré certaines marchandises des infidèles strictement tabou. Ces délibérations ont conduit à l'élaboration d'une tension conceptuelle fascinante dans la loi islamique entre, d'une part, un intérêt économique dans le libre-échange à travers les frontières communales et, d'autre part, un intérêt religieux en l’exclusivité sociale. Pendant mon sejour à Paris, grâce au soutien de l'Institut des études avancées, je vais concentrer mes recherches sur les réponses des clercs salafistes aux technologies modernes.

Mon sujet a été négligé en raison de la perdurance des barrières disciplinaires académiques, qui ont limité la recherche intellectuelle dans les sciences humaines et sociales. Historiens de l'économie n'ont pas analysé le sujet, soit parce qu'il est difficile de mesurer l'effet des intérêts religieux sur les comportements économiques ou à cause d'une tendance néoclassique de rejeter les intérêts religieux comme économiquement impertinentes. Les spécialistes des études religieuses, de leur part, n'ont pas étudié l'éthique du commerce intercultural, ce qui est peut-être dû à l'impression qu'un sujet tel que le commerce appartient au delà du champ religieux. Mais la charia, la loi sacrée de l'Islam, comprend les prescriptions concernant les transactions commerciales, le comportement sur le marché, et la production et consommation de biens. Mon étude historique de cette économie morale contribuera à une compréhension plus profonde des effets des échanges commerciaux sur la religion elle-même.

Intervention de Leor Halevi, résident à l'IEA de Paris
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Salafi Spirits of Capitalism
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29 Nov 2013 19:00,
The reinvention of Islam in the age of religious machines: 1970 to the present
428
2013-2014
Autre
Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient
leor.halevi@vanderbilt.edu