Viktor Cerny
Viktor Cerny est chercheur en anthropologie à l’université Charles de Prague, et à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de la République tchèque. Diplômé en 1993 de l’université Charles, il est docteur de l’université de Bordeaux 1 depuis 1999. Il a fondé en 2000 le laboratoire Archaeogenetics à l’Institut d’archéologie de Prague. Il est l’auteur des Peuples du lac Tchad (Academia, 2006, en tchèque), comme l’auteur ou le co-auteur d’une soixantaine d’articles publiés dans la presse spécialisée en anthropologie, en archéologie et en biologie, comprenant plusieurs revues internationales spécialisées en génétique de la population humaine. Il s’intéresse essentiellement aux anciens peuplements humains de l’Afrique sub-saharienne et du Sud de l’Arabie, ainsi qu’aux courants migratoires associés, appréhendés à travers l’étude des variations des mitochondries et des chromosomes Y chez les populations peuplant actuellement ces régions. Il a été boursier du programme Mellon pour l’Europe centrale et orientale à Paris (2000) à Sana’a au Yémen (2005, 2008), ainsi que boursier Fulbright à l’université de Floride aux Etats-Unis (2009).
Le Sahel africain, au Pléistocène supérieur et à l’Holocène, a subi des variations climatiques importantes marquées par la fluctuation des zones biogéographiques. Au cours de phases de refroidissement et de sécheresse, les populations humaines ont été obligées de survivre dans des zones refuges, pour se disperser ensuite quand les conditions environnementales s’amélioraient. Les indices de ces migrations sont encodés dans la variabilité génétique des populations contemporaines. Récemment, nous avons montré que les branches les plus récentes du phyllogène mitochondrial coïncident chez les populations que l’on peut aussi regrouper selon des critères linguistiques. C’est, par exemple, le cas de l’haplogroupe L3f3 que l’on trouve presque exclusivement chez les locuteurs de langues tchadiques qui vivent au milieu d’autres populations dans le bassin du lac Tchad. De tels phénomènes co-évolutifs peuvent être interprétés comme la conséquence d’une fragmentation ancienne des populations et d’un isolement démographique important. Ce sont seulement les développements néolithiques ultérieurs, surtout l’économie pastorale dans le cas de l’Afrique, qui ont permis une expansion inédite et un métissage des populations humaines. Le projet que nous soumettons à l’IEA-Paris a pour objectif la préparation d’un ouvrage synthétique qui résumera les résultats de notre recherche sur l’histoire des populations du Sahel africain.
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Oxford University Press American Journal of Physical Anthropology Perspectives The American Journal of Human Genetics American Journal of Physical Anthropology |
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