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Gianni Paganini

Professeur
Université de Vercelli
Hobbes Parisien. La pensée philosophique et politique de Hobbes dans ses rapports avec ses interlocuteurs en France.
01 avril 2009 - 31 juillet 2009
Philosophie
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Gianni Paganini is currently Full Professor of History of Philosophy at the Università del Piemonte Orientale Amedeo Avogrado”, Faculty of Humanities, Vercelli.

In 1973 he graduated in history of philosophy (with a thesis on the Physiocrats and the philosophy of the Enlightenment); his supervisor was Prof. Mario Dal Pra.

In 1974 and 1975 he was research fellow at the Center on 16th and 17th centuries philosophy (C.N.R.), Milan.

From 1975 to 1990 he was researcher of the National Research Council at the University of Milan, Center on 16th and 17th centuries philosophy, directed by Mario Dal Pra, then by Arrigo Pacchi, and member of the scientific council of the Center.

In 1990 he was appointed (after national competition) Full Professor of History of Philosophy.

In the years 1990-1993 he taught History of philosophy at the University of Catania, Faculty of Humanities. In 1993 he was named at the Univesity of Turin, Second Faculty of Arts, in Vercelli (now, after the rearrangement of the University system in Piedmont, Facoltà di Lettere e Filosofia, Università del Piemonte Orientale).

From 1994 to 2004 he was delegate of his University for the international relationships and head of the Erasmus programme. He is a member of the scientific board of these international periodicals: “Giornale Critico della Filosofia Italiana” (Florence), “Rivista di Storia della Filosofia” (Milan), “Bruniana & Campanelliana” (Rome), “Dianoia” (Bologna), “La Lettre Clandestine” (Sorbonne, Paris) and of the collections: “Studi e testi per la storia della tolleranza” (University of Florence, Olschki), “Libre Pensée et Littérature clandestine” (Paris, Champion),“Epicurea” (Schwabe, Basel), “International Archives of the History of Ideas” (Springer, founded by R.H. Popkin and P. Dibon). He is also a member of the scientific board of the european research network “La communication manuscrite à l’époque moderne” (Lyon) and of the council of the “Association Pierre Bayle” (Paris).

Since 1994 he has been leading the Vercelli Research Unit involved in the national research programmes concerning modern philosophy. From 2002 to 2005 he was leading also the National Research Programme on “Birth and Decline of the Classical Reason: from the Renaissance to the Elightenment” (Ministero dell’Università, Programma di ricerca di interesse nazionale), grouping together seven research unities that belong to different universities (Piemonte Orientale, Roma III, Napoli Federico II, Bari, Calabria, Lecce, Cagliari). From 2005 onwards (up to 2007) he has been leading the National Research Programme on “Images of Man and Conceptions of Nature: Renaissance – Cartesian Age – Enlightenment” (Ministero dell’Università), grouping together five research units belonging to different Universities (Piemonte Orientale, Roma III, Napoli l’Orientale, Urbino, Lecce). His book: Skepsis. Le débat des modernes sur le scepticisme (Paris, Vrin, 2008) won the La Bruyère prize 2009 for philosophy and literature conferred by the Académie Française. He has been lecturer or visiting professor in several Universities, in Italy: Bologna, Calabria, Catania, Firenze, Genova, Istituto di studi sul Rinascimento (Firenze), Istituto Universitario L’Orientale (Napoli), Lecce (Centro di studi su Descartes), Lessico Intellettuale Europeo (CNR, Roma),  Milano (Università Statale), Macerata, Napoli (Istituto di Studi Filosofici), Pisa (University and Scuola Normale Superiore),  Roma “La Sapienza”, Roma III, Salerno, Siena, Torino, Urbino, Verona; and abroad: Belo Horizonte (UFMG), Cadiz, Chicoutimi (Québec), Dublin, Genève, Halifax, Leiden, London (Warburg Institute), Los Angeles (UCLA and Center for 17th - and 18th-Century Studies), Lugano, Lyon (Ecole Normale Supérieure), Montpellier, Montréal (McGill University), Nancy, New York (RSA), New York University, Nijmegen, Paris (Collège de France, Paris I, Paris III, Paris IV, Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, CNRS, IUF), Berlin-Potsdam (Forschungszentrum Europäische Aufklärung), Rio de Janeiro (PUCR), Rouen, Rotterdam, Saint-Etienne, Sevilla, Toulouse, Utrecht, Versailles-Saint Quentin, Wolfenbüttel (Herzog August Bibliothek), Würzburg. He taught at Ecole Normale Supérieur (Paris), Ecole Normale Supérieure (Lyon), Institut d’Etudes Acancées (Paris).

Suite aux recherches effectuées par M. Paganini à l'IEA-Paris en 2009, et qui se sont achevées  par l'édition italienne du De motu, loco et tempore de Hobbes (Turin, UTET, 2010), l'Accademia dei Lincei lui a conféré le prix pour la philosophie, remis par le Président de la République lors d'une session plénière de l'Académie à Rome, le 16 juin 2011.

On a l’habitude d’envisager Hobbes comme un grand penseur surtout anglais et de le situer dans ce contexte-là, mais on ne considère pas assez le fait qu’il a élaboré quelques-unes de ses œuvres les plus importantes (comme le Leviathan, le De cive et le De corpore) pendant la décennie de son exil en France (1641-1651), et à Paris notamment. C’est dans cette perspective-là que nous voudrions étudier les sources imprimées et manuscrites relatives à son séjour ‘continental’.

Nous avons entamé déjà toute une série d’études qui concernent l’état de la pensée de Hobbes au début de son séjour français (voir surtout la bibliographie concernant le projet subie) ; récemment ces études se sont focalisées sur la première ébauche du système ‘métaphysique’ de Hobbes, le De motu, loco et tempore, et son évolution vers le De corpore, mais nous avons aussi constaté l’importance de mettre la pensée du philosophe anglais en relation avec le contexte de ses amitiés et des discussions spécifiquement françaises. Cet aspect a été beaucoup étudié, dans le cadre du débat avec Descartes, à propos des Méditations pour lesquelles Hobbes écrivit un ensemble d’objections (les troisièmes objections) ; en revanche on a beaucoup moins étudié les relations et les rapports de Hobbes avec des penseurs qui étaient plus proches de lui, du point de vue métaphysique, épistémologique et aussi politique, comme Pierre Gassendi. Celui-ci était à son tour le représentant du renouveau épicurien ce qui put intéresser Hobbes tant pour son penchant matérialiste que pour l’importance qu’il accordait à l’institution du contrat conventionnel en tant que source du droit et de la politique. Les études que nous avons dédiées à Gassendi, tout seul et en relation avec Hobbes (voir bibliographie subie), nous ont persuadées de l’importance de cet aspect du milieu intellectuel pour la formation et l’expression mûre de la philosophie hobbesienne. En effet, le but principal du projet de recherche que nous présentons ici est la préparation d’un livre qui aura pour centre la concordia-discors discordia-concors entre Gassendi et Hobbes. Du reste, la publication de l’épistolaire hobbesien par Noel Malcolm a apporté beaucoup de documents nouveaux sur la constance des relations personnelles et intellectuelles du philosophe anglais avec le cercle gassendiste réuni autour du Sorbière et qui fut le lieu de naissance de l’Académie de Montmort, même après la mort de Gassendi.

Ce véritable réseau d’amitiés épicuriennes où l’intérêt scientifique et la passion de la philosophie allaient de pair doit encore être exploré de manière approfondie ; surtout, les manuscrits qui se rattachent à Sorbière et à sa correspondance (manuscrits conservés à la Bibliothèque Nationale de Paris) pourraient nous donner des indices nouveaux sur les fréquentations de Hobbes à Paris et sur les liaisons intellectuelles qu’il a pu établir avec la tradition à la fois néo-épicurienne et libertine française. Il faut également étudier les manuscrits (conservés à Tours) qui attestent les différentes étapes de l’écriture du syntagma philosophicum par Gassendi. Ces manuscrits sont très intéressants parce qu’ils nous permettent de comparer l’évolution parallèle des deux systèmes pendant la décennie parisienne de Hobbes ; nous les avons déjà utilisés dans nos études sur l’hypothèse méthodologique de l’anéantissement du monde et ses implications métaphysiques chez les deux penseurs, mais il faut évidemment élargir le champ des recherches à d’autres aspects de leur pensées respectives, surtout dans le domaine de la théorie de la matière. En effet, on a l’habitude d’opposer le vacuisme et l’atomisme de Gassendi au plénisme et à la théorie du continu de Hobbes, mais on oublie que celui-ci n’en arrivera à définir son attitude définitive à ce sujet qu’après la période parisienne, avec la publication du De corpore (1655), alors que dans la période antécédente il fut beaucoup plus flou et hésitant (on trouve des ‘restes’ de la terminologie atomiste et épicurienne surtout dans le De motu, loco et tempore, qui est l’ouvrage de philosophie première et de philosophie naturelle le plus important de cette époque-là).

Si l’on tient compte du fait que ces élaborations de Hobbes et de Gassendi se firent à peu près dans les mêmes années (si l’on considère, bien sûr, les dates d’écriture et non les dates de la publication), à l’époque où ils étaient tous deux en France et souvent dans le même milieu parisien, on peut mieux évaluer l’importance de ce que nous avons appelé les « parcours croisés » des deux penseurs. Cela ne revient ni à affirmer l’identité de leur positions respectives ni à soutenir la thèse d’une influence unidirectionnelle et univoque de l’un à l’autre : il s’agit plutôt d’une influence réciproque et qui se développa sur la base de positions individuelles très caractérisées. Cela ne rendit pas cependant impossible une sorte de « dialogue à distance » : cette formule ne fait pas allusion à une distance temporelle ou locale (au contraire il s’agit de parcours presque simultanés et dans le même lieu), mais à une distance conceptuelle et philosophique, car les points de départs de chacun d’eux étaient assez éloignés. Toutefois, sur certains sujets, au terme de leurs carrières philosophiques les distances se réduisirent jusqu’au point de permettre un rapprochement véritable. Il est bien connu que, sans être libertin au sens propre et véritable du mot, Gassendi, par ses amitiés, par ses intermédiaires, par ses intérêts tant érudits que philosophiques, participa plus ou moins au réseau de ce qu’on a appelé, après le livre de Pintard, la « libertinage érudit » et qu’il faudrait plutôt redéfinir, à la lumière des études des dernières décennies (études auxquelles nous avons participé nous-mêmes– voir bibliographie subie), comme le contexte de la libertas philosophandi dans son acception la plus large. On débat toujours sur le sens et les limites de cette appartenance dans le cas de Gassendi, mais ce qui est plus frappant encore est le fait qu’il n’y ait pratiquement pas d’étude approfondie sur les relations entre Hobbes et le milieu ‘libertin’ français, bien que la correspondance du philosophe atteste sans aucun doute la fréquentation de personnages comme La Mothe Le Vayer, Sorbière et leur associés. Bien sûr, le décalage entre la réflexion métaphysique et systématique de Hobbes et la production culturelle plus érudite et aussi rhapsodique des libertins demeure remarquable. Pour réduire cette distance, il faut dire d’emblée que nos études récentes (voir bibliographie subie) ont mis en évidence la pertinence de certains aspects du mouvement sceptique pour la pensée de Hobbes ; tout de même, il est indubitable que le scepticisme (à coté de l’épicurisme) constitua l’un des axes philosophiques ‘forts’ de la culture libertine. De ce point de vue, nous avons apporté des documents pour montrer qu’on peut lire en transparence certaines mouvances de la réflexion hobbesienne en y voyant autant de répliques (directes et indirectes) aux objections sceptiques, répliques qui voudraient dépasser les conclusions négatives du scepticisme tout en tenant compte de leur remarques. L’étude du scepticisme représente donc une première passerelle entre la réflexion hobbesienne et les thèmes caractéristiques du libertinage érudit. Mais on peut être plus précis et développer ultérieurement cette perspective de lecture dans trois autres directions qui n’en demeurent pas moins nouvelles et inexploitées par la littérature critique, tant sur Hobbes que sur les libertins. Il s’agit en effet des trois volets du rapport entre le philosophe anglais et la réflexion libertine de son époque.(...)

Journée d'étude organisée par G. Paganini (IEA de Paris)
01 Juil 2009 08:00 -
01 Juil 2009 17:00,
Paris :
Histoire du libertinage au début de l'époque moderne
Colloque organisé par Gianni Paganini, Giuseppe Cambiano, Michele Ciliberto, Paolo Galluzi, Tullio Gregory et Giorgio Lunghini, pour l'Accademia Nazionale Dei Lincei (Centro Linceo Interdisciplinare "Beniamino Segre")
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2008-2009
Époque moderne (1492-1789)
Europe occidentale
gianenrico.paganini@lett.unipmn.it