Accueil / flux-résidents / El Hadji Ibrahima Diop

El Hadji Ibrahima Diop

Professeur des universités et doyen
Université Cheik Anta Diop
Rationalité et racialité : l’Afrique noire dans le système de circulation transnationale des Lumières européennes. Étude comparative en France et en Allemagne des pratiques discursives des philosophes et anthropologues
21 juillet 2011 - 14 octobre 2011
Philosophie
FacebookTwitter

Il est né en 1956 à Keur Madiabel (Sénégal). Il a soutenu en 1985 une thèse de troisième cycle à l’université de Leipzig (« Napoléon 1er dans le lyrisme allemand de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle »), pour laquelle il a obtenu la mention magna cum laude, ainsi qu’une thèse d’État (habilitation allemande) en 1998 à l’université d’Essen (« Les études allemandes et la germanistique en Afrique francophone de l’époque coloniale aux indépendances »). Auteur de plus de trente publications dans diverses revues scientifiques, il a été professeur invité à l’université de Fribourg en Brisgau en 2000, 2004 et 2006. Il est professeur des universités et doyen de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF, ex ENS) à Dakar, et membre de la Société allemande de recherches sur le XVIIIe siècle. Ses travaux portent sur la philosophie, l’anthropologie, la littérature et l’histoire du XVIIIe siècle européen et de l’Afrique. 

Le siècle des Lumières a donné une rationalité et un pragmatisme à nos savoirs modernes. L’empreinte de ces savoirs et leur utilité civilisatrice se sont modelées en fonction de l’histoire des pays et de leurs cultures. Sur le plan international, le projet majeur des Lumières repose sur l’idée d’une gouvernabilité du monde qui dessina les contours actuels de notre mondialité. Dans ce sens, les savoirs anthropologiques des Lumières ont consacré une universalisation, mais aussi une uniformisation standardisée des systèmes de représentation des rapports Europe-Afrique. Nous voulons donc, à partir des textes fondateurs de l’anthropologie des Lumières, étudier et comparer les réponses données en France et en Allemagne aux interrogations suivantes, qui ne sont pas abordées dans le sens que nous leur donnons par la recherche actuelle : 1. Que savaient les philosophes, anthropologues du siècle des Lumières sur l’Afrique ? Quelle utilisation (téléologique, gnoséologique) fit-on de ces savoirs ? 2. Comment ces savoirs se sont-ils transmis dans le temps et l’espace européen, précisément en Allemagne et en France ? 3. Quelle est, dans le processus de gouvernabilité du monde, la place que les Lumières attribuèrent à l’Afrique noire ? 4. Comment est-on passé de différents types d’explications des civilisations humaines à une explication raciale des différences entre les civilisations ? 5. Comment cet argumentaire a pu se prévaloir d’une rationalité admise par les esprits les plus éclairés d’Europe et de quels types de rationalité s’agit-il ? 6. Quelles sont les influences actuelles des pratiques discursives des Lumières sur le façonnement des relations Europe-Afrique  ?

243
2011-2012
Époque moderne (1492-1789)
Monde ou sans région