Accueil / flux-evenements / Prendre les Anciens au mot : ce que l'Antiquité fait à la Modernité

Prendre les Anciens au mot : ce que l'Antiquité fait à la Modernité

19 avr 2017 17:00 - 19:00
EHESS
Salle Lombard
96 Bd Raspail
75006 Paris
FacebookTwitter

Intervention de David Konstan (résident de l'IEA de Paris) en tant que discutant de la communication d'Olivier Renaut (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense) : "Les pathè/« émotions » chez Aristote : une catégorie nouvelle? À propos de Rhétorique II", dans le cadre du séminaire "Prendre les Anciens au Mot : ce que l'Antiquité fait à la Modernité", organisé par Sandra Boehringer, Romain Brethes, Claude Calame, Florence Dupont, Tristan Mauffrey (EHESS (Centre AnHiMA et CRAL)) pour l'association "Antiquité, territoire des écarts".

Présentation du séminaire

L’Antiquité gréco-romaine nous tend des pièges conceptuels et culturels : les termes grecs ou latins, comme theatron, muthos, religio, eros, philosophia, fabula, res publica, demokratia, n’avaient ni le sens ni les emplois que nous donnons aujourd’hui à théâtre, mythe, érotisme, philosophie, fable, république ou démocratie. L’identité formelle entre les termes anciens d’un côté, français de l’autre donne l’illusion que nous pouvons les utiliser sans précaution, sans traduction anthropologique. Ils ont fini par renvoyer à des concepts anhistoriques, souvent présentés comme des catégories universelles.
On s’intéressera donc aux pratiques discursives correspondant à l’usage de ces mots, puis aux réalités sociales   auxquelles   ces   termes   renvoient,   grâce   à   une   approche   croisant   les   acquis   de l’anthropologie, de la sociologie et de la linguistique pragmatique de l’énonciation, en rompant avec les habituelles analyses textuelles. On pourra ainsi revisiter les savoirs que ces pratiques antiques construisent   dans   leurs   contextes   historiques   et culturels   propres. Pratiquer   l’écart   ne   vise   pas seulement à mesurer la distance anthropologique qui sépare modernité et Antiquité, mais aussi, à partir de là, à jeter un regard critique sur la modernité.

"Les pathè/« émotions » chez Aristote : une catégorie nouvelle? À propos de Rhétorique II" - Résumé

Ce que nous nommons « émotions » chez les anciens recouvre très certainement un ensemble parfois hétérogène d’états psycho-physiologiques dont il est difficile de cerner les principes définitionnels. Le fait s’aggrave dans le corpus « philosophique », notamment chez Platon et Aristote, dans la mesure où se joue une autonomisation de certaines « affections » dans laquelle la modernité reconnaît ses propres classifications d’émotions. Aristote, au livre II de la Rhétorique, entreprend de décrire certaines affections, tendant à faire croire qu’il s’agit d’une première classification des émotions. Nous tenterons de montrer les difficultés conceptuelles auxquelles nous sommes confrontés pour appréhender l’objet de ce livre, en prenant en particulier l’exemple du thumos, terme chargé d’une histoire complexe qu’il n’ignore pas, mais dont il modifie certainement le sens en nous confrontant à de nouvelles ambiguités.

Plus d'informations (site de l'association Antiquité, territoire des écarts)

En marge de l’amour : gratitude, loyauté et altruisme à l’époque classique et au-­delà
01 février 2017 - 30 juin 2017
6092
19 Avr 2017 19:00
David Konstan
Non
9619
Conférences, interventions et entretiens
Paris
Antiquité (3500 av. N.E.-476)
Monde ou sans région
Études classiques