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Les révolutions comme discontinuités. Subjectivités, changements politiques et émancipations

04 mai 2016 09:00 - 18:30
Institut d'études avancées de Paris
Hôtel de Lauzun
17 quai d'Anjou
75004 Paris
information@paris-iea.fr
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Colloque international organisé par Federico Tarragoni (Université Paris Diderot), avec le soutien de l'IEA de Paris, de l'Université Sorbonne Paris Cité et de l'Institut des Humanités de Paris.

Présentation

Les révolutions sont des phénomènes historiques tout à fait singuliers. Loin de pouvoir être abordées come le simple produit d’un ensemble de causalités linéaires, elles mettent en jeu des possibilités, qui s’apparentent à autant de bifurcations, de discontinuités, de «possibles latéraux» dans le développement des sociétés. Or, hormis quelques exceptions notables, les sciences sociales ont peu relevé les défis radicaux que suppose la prise en compte de ce «régime de discontinuité».

Le premier défi relève, à proprement parler, de l’historicité, c’est à dire des représentations du temps que les sciences sociales prennent, souvent de manière implicite, à leur compte dans l’explication des phénomènes sociaux. Il s’agit, ni plus ni moins, de se doter d’une réflexivité sur les représentation du temps qui président à l’explication, face à des phénomènes qui défient toute linéarité et, surtout, toute possibilité d’imputation du présent au passé, de l’état révolutionnaire à un ensemble objectivable d’état préalables.

Le deuxième défi relève de l’articulation entre l’échelle structurale et l’échelle subjective. Trop souvent les analyses en sciences sociales et politiques ont fait des révolutions du passé et du présent des «bouleversements des structures socio-politiques», d’où sont étrangement absentes les transformations subjectives des acteurs. Or, considérer les révolutions comme des «discontinuités» suppose de repenser l’articulation entre structures et subjectivités, entre évolutions macro et micro, dans un contexte où les repères de la réalité ne vont plus de soi pour les acteurs.

Le troisième enjeu, le plus délicat, tient à la prise en compte des significations politiques qui constituent le soubassement et la trame de toute révolution. Repenser l’articulation entre «structures» et «subjectivités» suppose de prendre en compte, en introduisant de nouveaux outils conceptuels, les changements de sens que les révolutions produisent dans leurs contextes socio-historiques d’apparition.

Programme

9h ACCUEIL

9h15 MOTS DE PRÉSENTATION DU PORTE-PAROLE DE L’IEA

9h30 INTRODUCTION Federico Tarragoni (Maître de conférences en sociologie, Université Paris Diderot)

10h SESSION « Les révolutions du passé : l’histoire déplacée »
modérateur Ch. Walton (Directeur du Centre d’Études sur le XVIIIe siècle à l’Université de Warwick, résident de l’IEA de Paris)

K. M. Baker (Professeur d’histoire moderne de l’Europe, Stanford University, résident de l’IEA de Paris) : « Revolutionizing Revolution »

H. Burstin (Professeur d’histoire moderne, Università degli studi di Milano-Bicocca) : « Réflexions autour du cas de la Révolution Française »

J. Guilhaumou (Directeur de recherche émérite en Sciences du langage, TRIANGLE-CNRS) : « L’historicité des langages de la Révolution française : réflexivité, subjectivité et discontinuité »

P. Serna (Professeur d’histoire de la Révolution française, IHRF/IHMC-Université Paris 1) : « "L’hommanimal" des lumières à la catastrophe racialiste : continuités et ruptures »

11h30 PAUSE CAFÉ

13h15 PAUSE DÉJEUNER

14h30 SESSION « Les révolutions entre passé et présent : perspectives interdisciplinaires »
modérateur B. Gobille (Maître de conférences en sciences politiques, ENS-LSH de Lyon)

É. Tassin (Professeur de philosophie politique, LCSP-Université Paris Diderot) : « Comment continuer une interruption ? La triple aporie de la révolution »

S. Wahnich (Directrice de recherche en histoire, TRAM/IIAC-CNRS) : « Les transformations de l’intuition sensible comme expériences de la discontinuité révolutionnaire, 1789-1794, France »

M. Dobry (Professeur de science politique, Université Paris 1) : « Penser les phénomènes révolutionnaires : pourquoi l’hypothèse de continuité ? »

F. Benslama (Professeur d’Études psychanalytiques, CRPMS-Université Paris Diderot) : « Transformations subjectives de la révolution tunisienne »

16h PAUSE CAFÉ

17h45 DÉBAT ET CONCLUSIONS GÉNÉRALES

18h30 COCKTAIL

 

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