The Projection Problem for Predicates of Taste

Séminaire de Dilip Ninan, chercheur en résidence à l'IEA de Paris, organisé par l'Institut Jean Nicod, ENS, dans le cadre du groupe Linguae.

Les énoncés de phrases simples contenant des prédicats de goût (par exemple "délicieux", "amusant", "effrayant") impliquent généralement que le locuteur a eu une expérience particulière de première main avec l'objet de la prédication. Par exemple, l'énoncé "Le gâteau aux carottes est délicieux" implique généralement que l'orateur a réellement goûté le gâteau en question et ne se contente pas, par exemple, de fonder son jugement sur le témoignage d'autres personnes.
Un aspect déroutant de cette inférence est son profil de projection : bien que l'inférence des connaissances se projette sur la négation, elle ne parvient pas à projeter d'autres trous de présuppositions standard tels que les modaux épistémiques, les antécédents des conditionnels et les questions. Ce curieux comportement a donné naissance à deux théories différentes. Selon la première, l'inférence de connaissance n'est pas une inférence présupposée, mais une implicature, générée par le Maxim de Qualité ainsi qu'un certain principe concernant l'épistémologie du goût (Ninan 2014). Selon la seconde, l'inférence de connaissance est une inférence présupposée, mais qui peut être systématiquement évitée par certains types d'opérateurs (Anand & Korotkova 2018 ; Willer & Kennedy Forthcoming).
Ce séminaire commencera par aborder certains problèmes de la théorie de l'implicature qui se posent en relation avec la disjonction et la quantification, pour ensuite faire valoir qu'une version supervalorisante de la théorie de la "présupposition plus obviation" permet d'éviter ces problèmes, et de traiter également les autres données qui motivent l'approche de l'implicature.