Salvatore Maria Aglioti
Salvatore Maria Aglioti est professeur de psychobiologie et de physiologie psychologique à l'Université Sapienza de Rome et directeur de recherche à la Fondation de l'hôpital de Santa Lucia à Rome ainsi qu'à l'Institut italien de technologie. Neurologue clinicien de formation, il a occupé des postes de recherche à l'Université de Vérone et à l'Université de Western Ontario, ainsi que des résidences à l'Institut des sciences cognitives (Lyon) et l'Académie italienne d'études avancées, Université Columbia. Ses recherches se situent à l'intersection des neurosciences cognitives, sociales et affectives. Son prochain livre, un essai sur le rôle des neurosciences dans la société (Neurophobia : who is afraid of the Brain?, Oxford University Press) paraîtra fin 2019.
Sujets de recherche
Neurosciences cognitives, sociales et affectives ; Expertise dans le sport et l'art ; Morale incarnée, mensonge, duperie ; Propriété du corps/agentivité chez les personnes en bonne santé ou malades ; perception de la douleur, empathie envers la douleur et neuroscience existentielle ; toucher social/intime ; stimulation non invasive du cerveau et EEG ; réalité virtuelle immersive.
De profundis : l'esthétique et le corps intérieur
Mon projet explore le lien entre l'expérience esthétique et la conscience de notre propre corps, à partir non seulement de signaux exterceptifs (comme la vision ou le toucher) mais aussi de signaux interceptifs (comme ceux provenant des organes internes, par exemple le cœur) qui nous permettent d'acquérir des informations sur la condition physiologique du corps. Le projet se concentrera sur le rôle largement négligé de l'information provenant du système gastro-entérique et de la respiration. Le projet vise : i) à concevoir de nouveaux paradigmes expérimentaux pour mettre en évidence le lien entre l'expérience apparemment ineffable de l'épanouissement de l'art et nos états corporels et ii) à combiner des données provenant de l'exposition à des objets d'art et de l'enregistrement des réponses gastriques et respiratoires évoquées par l'appréciation artistique. Les deux principaux aspects novateurs de la proposition consistent à : i) comprendre le rôle des signaux interceptifs dans l'appréciation de l'art au-delà des signaux exteroceptifs classiques et ii) approfondir l'exploration du lien entre le corps intérieur et les expériences esthétiques en passant de l'analyse des signaux cardiaques aux informations provenant d'autres viscères (par exemple, poumon, ventre, intestins). Ce programme de recherche pourrait permettre à terme d'appréhender des signes profonds de réactivité esthétique.
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