Round table around Dieter Gosewinkel's book (Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung, 2013-2015 Paris IAS fellow), with Dominique Schnapper (EHESS), Catherine Colliot-Thélène (University of Rennes, IUF), Olivier Beaud (University Paris 2 Panthéon-Assas), and Alain Chatriot (Sciences Po)

Presentation

La citoyenneté est l’emblème de l’appartenance politique en Europe depuis le XX^e siècle. Dans les bouleversements et les luttes politiques du XXe siècle, l’institution juridique de la citoyenneté contribue de manière décisive à fixer les frontières des communautés politiques, elle régit les processus d’inclusion et d’exclusion et, par suite, les chances de vie des individus. L’ambivalence inhérente à la citoyenneté – fonctionnant à la fois comme institution d’intégration et de dissociation, de protection et de refus – est au centre de cette discussion autour du livre de Dieter Gosewinkel, Protection et liberté ? La citoyenneté en Europe au XX^e et au XXI^e siècles (titre original: Schutz und Freiheit? Die Staatsbürgerschaft in Europa im 20. und 21. Jahrhundert) paru chez Suhrkamp, Berlin, en 2016.

L’auteur aborde l’histoire de la citoyenneté à partir d’un échantillon de six pays : Grande-Bretagne, France, Allemagne, Tchécoslovaquie, Pologne et Russie. L’ouvrage part de la grande époque des États-nations européens à la fin du XIX^e siècle et analyse in fine les évolutions récentes de l’Europe d’aujourd’hui : les débats et conflits sur l’immigration et l’intégration ; la signification de l’appartenance à un État au centre de l’Europe comme dans les zones de crise ; enfin, les luttes pour la protection et la liberté qui sont menées au nom de la citoyenneté, des banlieues françaises à la frontière ukraino-russe.