Journées d'étude organisées par Pascal Mamassian, Laboratoire des Systèmes Perceptifs, ENS, Jérôme Dokic, ENS, EHESS, Institut Jean-Nicod, et Norberto Grzywacz, Loyola University Chicago, avec le soutien de l'IEA de Paris.

Ces journées ne sont pas ouvertes au grand public, mais un petit nombre de places est proposé aux personnes intéressées à participer en tant qu'auditeur ou commentateur. Si vous souhaitez participer, veuillez contacter Norberto Grzywacz à norberto@luc.edu.

Présentation

Les valeurs humaines sont des composantes essentielles de la façon dont les gens prennent des décisions sur la façon d'agir. Il n'est donc pas surprenant que des spécialistes de multiples disciplines aient entrepris pendant des siècles des recherches sur la nature des valeurs. Cependant, on peut dire que ces enquêtes n'ont pas été concluantes en partie parce que les valeurs sont un sujet complexe à étudier en raison de leur apparente subjectivité. Nous proposons de constituer une équipe internationale et interdisciplinaire de chercheurs, dont l'objectif sera de discuter et de publier ensemble sur la recherche de valeur, en essayant de clarifier les définitions et les normes. Cet atelier est un tremplin vers cette équipe.

Les valeurs esthétiques sont une composante du système de valeurs du cerveau. Nous concentrerons l'atelier principalement sur eux en raison de leur accessibilité expérimentale et théorique. Dans le contexte des valeurs esthétiques, on peut se demander : « Pourquoi les gens perçoivent-ils certaines scènes visuelles et pièces auditives comme belles ou laides ? » Du point de vue des processus cérébraux, la beauté et la laideur font partie d'un éventail de décisions prises à l'aide de valeurs esthétiques pour des tâches importantes sur le plan de l'évolution. Que vous mangiez cette pomme ou que vous décidiez de sortir avec cette personne dépend en partie de vos valeurs esthétiques.

Quels sont les mécanismes cérébraux qui sous-tendent la décision que quelque chose est beau ou laid ?  La recherche a révélé que bien que les valeurs esthétiques soient individuelles et donc quelque peu subjectives, la façon dont le cerveau les traite est objective. Un petit nombre de régions du cerveau participent. Chacun de ces domaines a une fonction relativement bien connue, permettant de formuler des hypothèses et de sonder les processus impliqués dans les valeurs esthétiques. Par exemple, les noyaux gris centraux sont importants dans leur apprentissage, permettant à chacun de nous de les adapter à nos contextes uniques, tels que les environnements, les familles, les sociétés et les cultures. Par conséquent, les différences entre les individus dans leurs décisions de beauté et de laideur sont en partie dues à des mécanismes d'apprentissage opérant dans des contextes différents. L'individualité découle également de signaux provenant de l'intérieur de notre corps et reçus par une autre zone du cerveau, à savoir l'insula antérieure. Parce que nous avons des métabolismes différents, des pulsions sexuelles différentes, une peur des risques différente, etc., nous agissons différemment et apprenons ainsi un ensemble de valeurs individualisées. Cependant, les valeurs, la beauté et la laideur ne sont pas entièrement individuelles. La nature et les sociétés transmettent des valeurs similaires entre pairs. Par exemple, cette symétrie a tendance à avoir une valeur esthétique élevée et est commune à toutes les cultures parce que des caractéristiques biologiques importantes, telles que les visages, les fruits et les plantes du corps sont symétriques. Par conséquent, au cours de l'évolution, des mécanismes spécialisés pour le traitement de la symétrie ont émergé, ce qui en fait une composante de notre système de valeurs esthétiques.

Parce que l'atelier portera sur les mécanismes cérébraux des valeurs esthétiques, il conduira naturellement vers les arts. Les preuves suggèrent que l'art stimule les zones du cerveau impliquées dans les décisions évolutionnaires importantes basées sur les valeurs esthétiques. Certains intervenants de l'atelier chercheront à savoir si l'on peut voir des signatures de ce que nous avons découvert dans le cerveau dans le travail des peintres, des musiciens et des architectes. Parmi les participants à ces journées d'étude : des peintres, des musiciens et des architectes travaillant aux côtés de scientifiques, d'ingénieurs, de mathématiciens, de psychologues, de sociologues et de philosophes.

Sujets abordés

L'art peut-il être dissocié des valeurs esthétiques dans le cerveau de l'artiste ?
Les valeurs esthétiques sont-elles désintéressées ou participent-elles à la prise de décision naturelle ? Nécessitent-ils réflexion ?
Quels mécanismes esthétiques sont partagés entre différentes modalités sensorielles et quels mécanismes sont propres à chaque modalité ?
Si les cerveaux de différentes personnes ont des mécanismes communs pour les valeurs esthétiques, pourquoi sont-ils si différents d'un individu à l'autre ?
Les valeurs esthétiques sont-elles une construction sociale ou ont-elles une origine biologique ? Comment et pourquoi se forment des cultures esthétiques différentes et concurrentes ?

Ces journées ne sont pas ouvertes au grand public, mais un petit nombre de places est proposé aux personnes intéressées à participer en tant qu'auditeur ou commentateur. Si vous souhaitez participer, veuillez contacter Norberto Grzywacz à norberto@luc.edu.