Intervention de Farzana Shaikh

Deux ans après la mort de Ben Laden, l'armée pakistanaise doit relever d'importants défis : la montée du militantisme, l'escalade de la violence partisane, la réémergence des tensions avec l'Afghanistan et de relations difficiles avec l'Inde, ainsi qu'une incertitude sur l'issue des élections législatives à venir, alors que pour la première fois un gouvernement élu ira au bout de son mandat de cinq ans. Certains éléments laissent deviner que les militaires sont en train de repenser leur stratégie traditionnelle. Les politiques sécuritaires récemment annoncées et très médiatisées définissent la principale menace comme étant interne (venant des groupes militants), plutôt qu'externe (venant d'Inde et d'Afghanistan), alors que le Chef de l'Armée, le Général Kiyani, a de nouveau exprimé son soutien au processus électoral. A quel point ces changements sont-ils significatifs et qu'indiquent-ils de la transition démocratique au Pakistan ?