Lieux de mémoire croisés : une cartographie Indo-Antillaise de l’Holocauste
Dans le cadre du cycle de conférences données par les résidents de l'Institut d'études avancées de Paris à l'occasion de l'inauguration de l'IEA de Paris à l'Hôtel de Lauzun
Quatrième conférence donnée par Nadège Veldwachter : Lieux de mémoire croisés : une cartographie Indo-Antillaise de l’Holocauste.
Discutant : Denis Peschanski (CNRS-Paris 1)
Comment concevoir la réécriture de l’histoire nationale française en y plaçant en son centre ce qui fut marginalisé : la mémoire refoulée ? Cette question sera traitée en reconstituant les lieux de mémoire Indo-Antillais relatifs à l’Holocauste à travers l’histoire des victimes antillaises des camps de concentration et celle des camps d’internement extra-européens de la population juive. La plupart des chercheurs ont construit une histoire des victimes noires de l’Holocauste en se limitant à la négrophobie tournée vers les Africains, Afro-allemands, ou Afro-Américains, cependant, le cas particulier des Guyano-Antillais prisonniers des camps de concentration n’a fait l’objet d’aucune analyse savante. Malgré quelques exceptions, ce travail reste insuffisant pour comprendre les relations conflictuelles entre « histoire » et « mémoire » dans le paysage académique du monde francophone antillais. Se concentrer sur une nouvelle cartographie de l’Holocauste sera propice non seulement à l’élaboration d’un cadre de références géographique et rhétorique novateur pour la pensée sur le fascisme, mais donnera également lieu à de nombreux questionnements sur la place de la mémoire des minorités dans l’histoire nationale française.
Nadège Veldwachter, résidente de l’IEA de Paris, est professeur de littératures francophones à Purdue University aux Etats-Unis. Ses recherches portent sur la sociologie littéraire, la mondialisation et les études sur le génocide. Elle a publié en 2012 une monographie intitulée Littérature francophone et mondialisation aux éditions Karthala.
Denis Peschanski est directeur de recherche au CNRS affecté au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (UMR CNRS-Université Paris 1). Il a été membre du conseil scientifique du CNRS puis directeur scientifique adjoint du département des sciences humaines et sociales du CNRS. Il préside depuis 2010 la commission SHS 4 du Fonds National de la Recherche Scientifique (Belgique).
En avril 2009, le projet qu’il copilote avec Ed Berenson (New York University) « Memory and Memorialization » a été retenu par la Fondation Face et l’Ambassade de France aux Etats-Unis. En 2013 un nouveau projet, copiloté avec Carol Gluck (Columbia University, Comittee for Global Thought), a pris le relais sur le thème « Memory in Global Context ». En janvier 2011, MATRICE, son projet d’Equipement d’excellence (EQUIPEX - Investissements d'Avenir) porté par le PRES Hesam, plateforme technologique sur la mémoire individuelle et la mémoire sociale, a été retenu. Il en assure la direction scientifique.
|
Repressed memories and the invention of National Histories 01 September 2013 - 30 June 2014 |
|