Le cerveau et la mémoire d’événements traumatiques
Conférence de Denis Peschanski (historien, directeur de recherche au CNRS, responsable scientifique de l’équipe MATRICE et coresponsable scientifique du Programme 13-Novembre) et Francis Eustache (neuropsychologue, directeur d’études à l’EPHE, directeur du laboratoire Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine (Inserm, Caen), coresponsable du Programme 13-Novembre) organisée par l'IEA de Paris dans le cadre de l'édition 2019 de la Semaine du Cerveau
Alain Berthoz (Collège de France) accompagnera la présentation et lancera le débat.
Présentation
Les attentats terroristes constituent un traumatisme pour les victimes, les témoins, les intervenants, les familles, mais aussi pour l’ensemble de la société française. C’est les cas pour les attaques djihadistes qu’a connues la France entre 2015 et 2018, et singulièrement l’attentat du 13 novembre 2015.
Engagés depuis quelques années dans une collaboration scientifique sur l’interaction entre mémoire individuelle et mémoire collective, Francis Eustache, neuropsychologue spécialiste de la mémoire humaine, et Denis Peschanski, historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, ont décidé de s’engager dans un nouveau programme centré non pas sur l’événement 13-Novembre lui-même, mais sur la mémoire de l’événement.
Trois ans après le lancement du programme l’objectif de cette conférence est d’échanger autour de quelques défis majeurs que nous rencontrons :
- Peut-on penser séparément la mémoire individuelle et la mémoire collective ?
- Peut-on parler de mémoire traumatique alors même que le trauma est la présence du passé dans le présent comme présent ?
- Comment prendre en compte cet acquis majeur de la recherche sur la mémoire, à savoir que, individuelle ou collective, elle évolue avec le temps ? Quels mécanismes sont alors à l’œuvre ?
- Quels mécanismes sont à l’œuvre dans le cerveau quand il s’agit de la mémoire d’événements traumatiques ?
- Peut-on trouver des marqueurs cérébraux du Trouble de Stress Post-Traumatique ou à l’inverse de la résistance (la capacité à ne pas développer un TSPT) et de la résilience (la capacité à en guérir, au moins provisoirement) ? Que nous apprennent la sociologie et la psychologie sur ces différences qui ne se réduiront pas aux marqueurs cérébraux ?
Des résultats sont là qui permettent déjà de répondre à ces questions dans le cas des attentats du 13 novembre. Mais, au-delà, on comprend qu’elles interrogent les dynamiques cérébrales de la mémoire et appelle un modèle d’interaction entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, entre la psyché et le social.
Lecture by Denis Peschanski (CNRS) and Francis Eustache (EPHE), with the participation of Alain Berthoz (Collège de France), organized by the Paris IAS within the framework of the Brain Awareness Week |
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