Talk by Pascal Bastien (Paris IAS fellow) within the framework of the seminar organized by the Centre d’histoire du droit et de la justice (Université catholique de Louvain)

Abstract

À Paris au XVIII^e siècle les "testaments de mort", conservés sous leur première forme manuscrite au greffe des cours criminelles, constituent un véritable trésor de témoignages et portent, à des degrés divers, une intention biographique qui transforme les chefs d’accusation en de véritables destins criminels. Chaque récit de mort est alors un récit de vie coupable duquel on peut dégager la peur, l’espoir, la vengeance ou la confiance. Ces archives, dont seule une petite partie a survécu, écrites dans l’urgence et difficiles à lire, sont des « cahiers de paroles » (l’expression est du juriste Antoine Bruneau) bavards et précieux. Cette intervention présentera la source sous une dimension comparative, en explorant les cas bretons, anglais genevois ; et narrative, en exploitant sa structure et sa forme qui ne sont pas sans rappeler le cadre et le ton des lettres de rémission étudiées par N. Z. Davis.