Bringing social action back into violence research
How to integrate micro-level interactions with macro-level patterns in the study of violence?
Journée d'étude organisée par Eddie Hartmann
Présentation
Au cours des deux dernières décennies environ, l’intérêt des sciences sociales pour l’étude de la violence a globalement connu une recrudescence extraordinaire. Certes, cet objet d’étude nécessairement fragmenté est surtout devenu l’apanage de sociologies particulières ou de sous-disciplines qui, en règle générale, se concentrent sur des formes spécifiques de violence. On dispose ainsi d’innombrables travaux de recherche consacrés à des types particuliers de violence – telles les pratiques de guérilla, les escadrons de la mort, les génocides et diverses autres « atrocités de masse », mais aussi la torture, le terrorisme, les guerres civiles etc. Cependant, d’un point de vue méthodologique, on constate aujourd’hui encore que la recherche en sciences sociales consacrée à la violence, pour autant qu’elle se soucie d’une démarche théorique, est au moins tendanciellement dominée par des approches qui sont soit individualistes, soit marquées d’une empreinte holiste. Le fait que les principaux cadres d’analyse relevant de la théorie de l’action se cantonnent à animer des modèles d’acteurs de type rationalistes d’une part ou culturalistes d’autre part, souligne nettement cette problématique méthodologique.
En partant d’un tel constat critique, l’ambition de cette journée d’étude sera, dans un premier temps, de préciser les problèmes théoriques et méthodologiques que les sciences sociales rencontrent en traitant de la violence, c’est-à-dire les difficultés éprouvées à considérer la violence en tant qu’acte social et non comme un problème politique ou une question morale. Il s’agira ensuite de proposer une série d’interventions articulées pour mettre en perspective différentes approches, s’inscrivant dans diverses traditions méthodologiques en sciences sociales (e.g. interactionniste, anthropologique, pragmatiste, praxéologique), chacune visant à se démarquer des postures individualistes et holiste, et soulignant ainsi le potentiel heuristique propre à une démarche plus relationnelle. L’acte de violence est souvent une action qui émerge dans des relations sociales, culturelles et économiques complexes, et cʼest uniquement dans le cadre de ces relations que les individus trouvent eux-mêmes les moyens ou les ressources pour devenir des acteurs sociaux ayant recours à la violence physique. En somme, les questions centrales posées par cette journée d’étude seront les suivantes : comment penser la violence comme acte social au-delà des grandes constructions théoriques ou des micro-dynamiques de l’interaction et comment mettre en œuvre une telle conception dans la recherche en sciences sociales consacrée à la violence ?
Programme
9:30 – 10:00
Introduction, Eddie Hartmann (University of Potsdam, IEA Paris)
10:00 – 10:50
Emotional dynamic, social relations, and historical context: a murder in New Caledonia, Michel Naepels (CNRS-EHESS)
10:50 – 11:40
What do armies produce, and what are soldiers for? Managing the means of extreme physical violence from day to day, Mathias Thura (EHESS, Paris 1, CNRS)
11:40 – 12:00 – Break
12:00 – 12:50
From the body to the body politic: reimagining politics and violence, Jenny Pearce (University of Bradford)
13:00 – 14:00 – Lunch
14:00 – 14:50
Analyzing violence through its denunciations. An empirical study of complaints against police violence, Cédric Moreau de Bellaing (ENS)
14:50 – 15:40
What happens in war? Economic, political, and moral dynamics of war from a sociological perspective, Klaus Schlichte (University of Bremen)
15:40 – 16:00 – Break
16:00 – 16:50
What violence research can learn from social movements studies. A relational take on the micro-macro-problem in violence research, Stefan Malthaner (Aarhus University)
16:50 – 17:40
Two violent pathways on the micro-macro continuum: emotional turning-point conflicts and dispersed attention conflicts, Randall Collins (University of Pennsylvania)
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The Social Order of Violent Action. A Theoretical Framework for the Microfoundation of Collective Violence 01 October 2015 - 31 July 2016 |
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