La question du libre arbitre est liée à la condition humaine, mais elle est principalement demeurée un objet de réflexion pour la philosophie. Les développements vastes et rapides en neuroscience durant ces dernières décennies fournissent d’intéressantes données empiriques et des éclairages potentiels sur ce problème. Des résultats de neurosciences, dont certains issus de nos propres recherches sur la stimulation électrique et les enregistrements du cerveau humain menés à UCLA, suggèrent qu’une activité cérébrale spécifique est présente non seulement préalablement à l’action elle-même, mais aussi préalablement à la volonté d’agir. Ainsi, le « libre » arbitre peut être décodé et prédit à partir de l’activité neuronale, avant que le sujet expérimente la volition. Ces nouvelles données représentent un défi pour les sciences humaines et sociales, la philosophie la littérature, le droit, les sciences politiques. Deux questions centrales méritent une attention particulière. La première est celle de l’amélioration mentale, au regard du contrôle mental ou de la prédiction mentale que les connaissances scientifiques peuvent potentiellement permettre. La seconde question est celle de la responsabilité individuelle examinée à travers l’étude de l’activité cérébrale préconsciente d’apparence déterministe. Dans ce projet, je propose de réunir des experts de différentes disciplines dans des ateliers destinées à produire une synthèse interdisciplinaire s’appuyant sur les perspectives de neuroscience, philosophie, sciences sociales, psychologie, littérature, droit et science politique.