Delphine Gardey
Delphine Gardey est professeure d'histoire contemporaine à l'Université de Genève et directrice de programme et de l'institut des études du genre depuis 2009. Mme Gardey a occupé un poste permanent de chercheuse en histoire et plusieurs postes permanents d'enseignante en sociologie à Paris (Cité des Sciences et de l'industrie, Université Paris VIII, Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines), ainsi que des postes non permanents d'enseignante à Sciences Po et à l'EHESS, Paris. Elle a été chercheuse invitée au Max Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte (Berlin) dans le cadre du programme Humboldt ainsi qu'auprès du Wissenschaftskolleg zu Berlin. Son dernier ouvrage, Le linge du Palais-Bourbon (2015), propose une étude du Parlement français sous l'angle de la culture matérielle et de l'histoire du genre.
Sujets de recherche
Histoire sociale et histoire du genre ; théorie féministe ; genre et science ; genre et technique ; études technologiques ; histoire de la société de l'information ; histoire et anthropologie de l'écriture ; genre, parlement et colonialité.
Des corps perturbateurs ? Genre et colonialité dans les Parlements français (1793-1958)
Il existe plusieurs manières de décrire l'objectif de ce projet. Il vise tout d'abord à élargir le cadre de mes travaux précédents sur les comportements des Parlements français et au sein de ces Parlements du point de vue de la culture matérielle, de la sociologie et des problématiques du genre entre 1793 et 1970, en y intégrant d'autres "élements perturbateurs" : des sujets "de couleur" coloniaux et éventuellement des femmes "colonisées". L'enjeu est également d'approfondir l'analyse en joignant à la problématique des femmes celles de la colonisation et des relations interraciales, afin de caractériser la dimension genrée et la colonialité des corps législatifs. L'intérêt de ce travail est d'ordre historique, l'objectif étant de réaliser des analyses croisées, des travaux prosopographiques, etc. Mais il est aussi d'ordre théorique, dans la mesure où l'inclusion des femmes et des hommes "de couleur" soulève des questions différentes : il aura ainsi fallu qu'un siècle et demi s'écoule entre l'admission du premier législateur noir (1793) et l'élection des premières femmes députées (1945). Le projet se concentre également sur les conditions matérielles qui entourent le travail parlementaire, du code vestimentaire et de la séparation de l'espace jusqu'aux processus de racialisation et de division selon le sexe, et la manière dont elles interagissent ou non. Pour résumer, l'objectif est de faire progresser, à travers l'étude du cas français, une anthropologie symétrique des institutions occidentales contemporaines et la réintégration de la dimension raciale et genrée au cœur d’institutions métropolitaines qui contribuent de manière privilégiée à définir le républicanisme et l'universalisme.
Communication de D. Gardey, résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris Séminaire organisé par D. Gardey (résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris) Communication de D. Gardey, résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris Communication de D. Gardey, résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris Delphine Gardey présente son projet de recherche à l'occasion du séminaire interne hebdomadaire Table ronde organisée par D. Gardey (résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris) et G. Mirdal (directrice de l'IEA de Paris) |
Travail, genre et sociétés |
Projet de recherche : "Des corps perturbateurs ? Genre et colonialité dans les Parlements français (1793-1958)" Table ronde organisée par Delphine Gardey (Professeur d'histoire contemporaine, Université de Genève / résidente 2017-2018 de l'IEA de Paris) et Gretty Mirdal (directrice de l'IEA de Paris) à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes |